Crise de valeurs dans l'éducation : pauvres vs riches - Conclusion

La vie comme un art

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Je pense sincèrement qu'il y a une perte de repères manifeste actuellement dans la majorité des sociétés du monde. Les bouleversements économiques, les avancées technologiques et les différentes idéologies en place luttent avec une force telle qu'il faut garder la tête glacée pour choisir le mode de vie que l'on préfère vivre et non pas le subir de la part d'une pensée dominante qui n'a pas forcément raison, mais pas toujours tort non plus...

Puisque l'on me demande de conclure ma réflexion sur les différences de transmission de valeurs dans l'éducation des enfants chez les riches et les pauvres que j'ai commencé ici, ici et ici, je dirais "chacun sa merde et Dieu pour tous". Et je pense que ça résume vraiment toutes les expériences que j'ai pu faire dans ce domaine, pris dans son sens positif ou négatif...

Nous héritons tous d'un environnement et de données avec lesquelles nous devons composer. Et il y a de très fortes chances que cela soit cet environnement que nous transmettrons à nos enfants, en terme de religion, d'appartenance ethnique, d'appartenance familiale, ou d'appartenance à un genre sexuel, culturel, etc. C'est à nous tous de trouver la meilleure façon de faire en fonction du menu de nos cartes individuelles. Mon expérience est toute personnelle et ne pourra pas s'appliquer à d'autres comme modèle de réussite. Nous sommes des milliards d'instruments différents qui devons individuellement trouver notre harmonie interne pour pouvoir nous accorder ensemble à jouer la plus jolie symphonie de la vie possible. L'harmonie que j'ai trouvé et que je cultive tous les jours sera franchement dysharmonique pour beaucoup, tout comme la plupart des gens qui tentent de me vendre un modèle de réussite sociale sonne incroyablement faux et creux pour moi...

Je crois que pour transmettre des valeurs saines aux enfants, il faut surtout vivre des valeurs saines soi même et je crois que cela passe par le respect de la bonne transmission de ses racines et en une lucidité sur les gens, les choses et les évènements qui demande une mise en veille permanente sur soi et sur ses enfants pour trouver un meilleur cadre de vie. Je pense donc qu'il faut toujours ménager les traditions et la modernité. Ne pas renier la première à travers notre histoire pour avancer vers la deuxième sereinement dans notre avenir, sans traîner de problème non résolu. Il faut arrêter les problèmes que nous même avons rencontré, mais il ne faut pas les nier, sans ça nous les transmettrons.

Je suis une très grande défenderesse de l'apprentissage par l'exemple et par la pratique. Je crois que nous devons être les exemples de ce que nous voulons transmettre et pour cela je m'applique personnellement à incarner les valeurs que je souhaite que mes filles obtiennent pour les aider à s'élever dans la vie afin qu'elles soient parfaitement autonomes quand elles s'émanciperont : la joie, le courage, le travail, le partage, l'ouverture aux autres, la curiosité permanente et l'amour... Entre autres.

Ce qui est bien dans cette façon de faire, c'est que quand les enfants qui ont ce genre d'éducation grandissent, elles deviennent les meilleures garde-fou face la transgression de ces valeurs en nous aidant nous même à ne pas nous perdre. Elles nous rappellent nos propres valeurs quand il semble que nous soyons en train de nous en écarter et nous font nous questionner sur la meilleure façon de garder nos valeurs face à ceux qui ne les partagent pas.

Je n'ai pas su maîtriser les codes des plus riches pour pouvoir y développer suffisamment les valeurs que j'ai besoin de garder pour me sentir en harmonie avec moi même. J'ai eu besoin de vivre la précarité pour montrer à mes filles toutes les valeurs que j'ai moi même reçu dans la précarité quand j'étais enfant et qui m'ont permis de me dépasser et de réaliser mes rêves dont elles font partie, en restant dans mon propre chemin de vie tout en essayant de faire le moins de mal possible au passage. J'ai aussi eu besoin de vivre la précarité, non seulement pour retrouver mes valeurs, mais aussi pour la combattre et dénoncer tout le mal qu'elle fait, de l'intérieur. Car ce monde précaire n'est un monde fait pour personne... Personne ne devrait y aller et personne ne devrait y vivre. Hors nous y sommes des millions et chaque jour plus nombreux...

Je déplore profondément avoir dû descendre aussi bas pour aller apprendre l'authenticité à mes enfants et retrouver le goût de vivre propre que l'on m'avait arraché chez les plus riches, mais je ne le regrette pas. Loin de là. J'y ai puisé une force hors norme et mon parcours de vie à travers mes choix m'inspire chaque jour moi même. Je respecte la femme en moi qui a dû supporter tout ça. Et je sais que mes filles aussi...

J'admire infiniment mes enfants pour avoir traversé tout ça avec moi comme elles l'ont fait, avec le lot d'efforts et de sacrifices que cela leur demandait... Elles ont su brillamment se transcender et je suis très impressionnée par leur puissance, leur finesse d'esprit, l'humour lumineux dont elles font preuve face à l'horreur parfois et leur gentillesse précieuse. Je suis très fière de mes filles. Elles et moi, à travers notre expérience, sommes restées une famille très soudée, porteuse de valeurs fortes qui nous structurent et nous ont fait dépasser de nombreux obstacles jusqu'à aujourd'hui. Ensemble.

Je crois qu'en conclusion, je dirais que chaque expérience reste personnelle et nourrie de toute la complexité de la vie et je finirais sur la phrase que je dis souvent à mes filles quand nous nous séparons devant les grilles de l'école : "Faites attention de rester toujours gentilles. Ce sont ceux qui deviennent méchants qui perdent."


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