Moi la mère qui veut mourir, jugez moi. Ce sera votre procès.

La vie comme un art

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La mère qui veut mourir en laissant derrière elle deux jolies et gentilles petites filles ne mérite aucune compassion et doit être jugé sur ses actes pour être responsabilisé et que cela n’arrive plus jamais !!!

La dégénérescence de l’humain qui perd peu à peu toutes facultés de réflexion intellectuelle au profit d’une compassion émotionnelle illimitée en face de tous les drames de la vie causés par des grands tordus est sans limite et n’arrange pas les choses.

Pour illustrer mon propos je vais me servir d’une expérience très douloureuse et traumatisante que j’ai traversé.

Quand j’étais au lycée, j’étais la meilleure amie au monde de Marie Le Tanneur. Elle était la très rare personne a être autorisée à venir dormir chez moi et je passais une grande partie de mon temps chez elle. A côté de ça, nous étions dans la même classe au lycée Albert Legrand, chez les bonnes sœurs et bénéficions d’une éducation protégée et privilégiée.

A l’époque j’allais à l’internat et je venais tout juste de sortir d’une crise d’adolescence qui avait pu traumatiser toute ma famille, avant de me coller un suivi psy et éducatif assez imposant qui avait porté ses fruits car j’avais réussi à me stabiliser.

Au côté de Marie, je côtoyais un monde qui n’était pas le mien, superficiel et petit bourgeois, mais je ne comprenais pas les codes, ni les implicites sociaux qui régissaient ce monde, ce qui au final m’en a complètement protégé, moi la fille d’ouvrier au chômage…

Marie passait son temps dans les boîtes de nuit et j’aimais ça. Souvent je l’accompagnais en boîte avec nos amis, les siens surtout en fait, quand elle allait sur les quais de Bordeaux, ce qui reste assez gentillet. Grâce à mon Dieu je ne suis pas une grande amatrice de musique techno et donc quand Marie allait en rave ou dans des boîtes de ce genre musical, où coulait à flot cocaïne, ecstasy et autres champignons hallucinogènes accompagnés de leur poppers du jour, je n’étais pas présente.

J’avais bien entendu connaissance de tout ça puisque j’en entendais les récits d’after, mais pour moi ça ne prenait pas beaucoup de sens, je ne me formalisais pas là dessus. J’avais 17 ans. J'étais profondément perchée. J'ai toujours était profondément perchée. Et naïve. Même si je ne suis pas toujours si dupe. Bref.

Marie disparaissait parfois avec des garçons dans la boîte, avec les patrons des boîtes, mais comme elle était vraiment une très très belle fille, je me disais simplement que c’était parce que je n’étais pas aussi belle qu’elle que je n’étais pas invité. J’ai toujours été perchée.

Et puis je me suis très attaché à un garçon du groupe d’amis de Marie. Rémi. Et je m'en suis confié à elle naturellement. Je lui ai expliqué que Rémi me plaisait et me tournait un peu autour et que s’il se tenait à carreau en faisant un peu moins la chasse aux filles, je lui laisserait une chance. Chez moi c'était important. Je voulais déjà une relation sérieuse.

Quelques jours plus tard, Marie m’apprenait qu’elle tentait sa chance avec Rémi. Face à sa beauté et son charisme, je n’avais bien entendu aucune chance et ça m'a tellement choqué que je ne voulais même plus tenter, j’ai dû accepter de les voir sortir ensemble, le jour même.

De ce jour là, précisément j’ai pris mes distances avec Marie.

Le soir, comme souvent, elle m’a téléphoné pour que je la rejoigne pour que nous puissions aller danser sur les quais. Pour la première fois et pour toujours, j’ai décliné l’invitation. Je ne voulais plus du monde de Marie. Un monde violent, de débauche et sans aucun respect, ni valeurs dans lequel je n'avais assurément pas du tout ma place.

Le lendemain, Rémi me téléphonait pour m’annoncer que Marie avait eu un accident de voiture en allant en after, que sa tête avait heurté un poteau et qu’elle était entre la vie et la mort. Ma vie toute entière a basculé. J’en ai été traumatisé. J’en ai fait des crises de nerfs, des insomnies, j’en ai pleuré pendant des jours en insultant mon Dieu… J’ai frappé la fille qui avait voulu s’asseoir à la place de Marie dans notre classe. Je me suis refermée sur moi. J’ai été très perturbé par cet accident. Pendant des années et des années... Jusqu'à la naissance de mes filles je crois.

Ce soir là, j'aurais dû mourir. Marie s'asseyait toujours côté passager et moi à l'arrière. Ce soir là, l'arrière du véhicule a été complétement broyé. J'aurais dû y être assise comme les autres soir et j'aurais dû mourir. A cause de Marie.

Marie n’est plus jamais redevenu Marie. Au début j’allais la voir à l’hôpital où elle était dans le coma, puis en réanimation. Je suis également allé chez elle une fois ou deux. Mais la pression qui était posé sur moi par la famille de Marie pour que je continue à faire comme avant, à venir la voir, pour l’aider à sortir du coma, alors même que je la détestais de m’avoir trahi et d’être irresponsable et égoïste au point d'avoir été s'éclater la tête contre un poteau parce que madame buvait, se droguait et se laissait conduire par des gens du même état qu'elle, tout ça cumulé était trop pour moi.

J’ai préféré passer pour la mauvaise copine que je n’avais jamais été avec Marie, bien au contraire et la laisser avec sa famille.

Marie n’a donc jamais assumé ce qu’elle m’a fait. Le mal qu’elle a laissé derrière elle en se conduisant comme la première des dépravées, irresponsable qu'elle était, c'est choquant, oui, c’est vraiment le mot... Irresponsable. Pendant des années, j’ai porté le poids de l’image de la mauvaise copine qui n’allait pas visiter Marie. Sa mère fait comme si elle ne me connait pas. Comme si je lui devais quelque chose. Elle a raison, elle ne me connait pas. Et tant mieux.

Elle mène parfois des campagnes de sensibilisation contre la vitesse au volant ici à Bordeaux, milite pour une adaptation au handicap... Ca m’amuse et me dégoûte à la fois. Parce que le problème n’était pas que dans la vitesse au volant ! Le problème était dans l’éducation que sa fille a reçu qui était complètement défaillante et dangereuse !

Et c’est un des problèmes général ! Des femmes, des mères, qui n’ont pas su élever leurs enfants et les ont conduit à leur perte par leur négligence se retrouvent à la place des mères méritantes qui ont su préserver leurs enfants du vice, du mal et du danger pour faire la moral à celles qui n’ont pas fauté et prévenir ! Pourquoi ne montre t-on pas les mères méritantes en exemple pour prévenir ??? Pourquoi en est-on arrivé à ce que ce soit ceux et celles qui font de la merde qui parlent ???

Cela me fait penser à la petite dauphine de miss Italie qui défile avec sa jambe en moins parce qu'à 13 ans elle a eu un accident de scooter... Combien de petites filles exemplaires méritent d'être dauphine et n'ont pas eu la chance d'avoir des parents défaillants qui ont donné un scooter à une petite fille de 13 ans qui ne savait manifestement pas respecter les règles de sécurité pour préserver sa vie, son intégrité physique et celles des autres ?

Des enfants qui se sont bien comporté et n’ont pas causé le malheur et la tristesse, se retrouvent oubliés derrière ceux et celles qui font n’importe quoi et en pâtissent… Et en font pâtir tout le monde.

Marie me doit des excuses, sa mère me doit des excuses. Je ne les réclame pas, mais la réalité est là. Cette famille m'a traumatisé et aujourd'hui c'est eux que l'on console ??? Oui c'est triste, oui c'est affreux, mais il y a des responsables et il faut les nommer !!! Les responsables sont les parents !!!

Cela fait maintenant 20 ans que je me tais sur l’histoire de Marie et que je laisse sa mère faire la belle et me toiser quand elle me croise. Mais la réalité est que si elle n’avait pas éduqué sa fille comme une droguée, alcoolique et débauchée, sa fille serait à ses côtés, voir à côté de moi, en train d’écrire ses lignes, ensemble, comme on faisait à l’école.

Marie voulait devenir journaliste, comme moi. Elle voulait des enfants, comme moi. Si elle avait eu une petite fille, elle voulait l’appeler Rosie parce qu'elle aimait les roses. Comme moi.

En son hommage, pour l’amie que j’ai aimé et perdu bien avant son accident, ma fille Rosélina s’appelle Rosie à la Maison, pour cette enfant qu'elle ne portera sans doute jamais. 

Les gens qui se font du mal, doivent prendre conscience qu’ils en font aux autres et une mère n’a plus l’option de choisir ou pas de vivre à partir du moment où elle a donné la vie.

Cette séance de « chaudoudou » et de réconfort qui au final ne réconforte que les personnes qui prodiguent cette glue émotionnelle est contre-productive et ne sert que la personne qui la produit.

Oui, il faut consoler ceux qui souffrent. Mais non, la déresponsabilisation des actes graves n’a jamais aidé personne. Au contraire. Il faut se confronter à la situation, voir ou est le problème, où est la défaillance qui a fait qu'à un moment, une femme, une mère qui réclame ses droits et ceux de ses enfants jours après jours depuis des années, décident de cesser de se battre, ce qui implique de cesser de vivre.

A quel moment a t-on fait en sorte que la vie des mères célibataires qui ne délèguent pas l'éducation de leurs enfants devienne un combat de chaque jour dont la fin signe la fin de la vie ?

Quand on est une mère, on ne se suicide pas. On sert les dents et on avance.

Pour les enfants.

Et pour soi.

Parce que le mal qu'on va laisser dans le coeur de nos enfants, ira au delà de leur souffrance de toute leur vie et rejaillira sur tout le monde alors que le mal personnel que l'on porte s'il est guéri, servira à tous, aussi, à travers nous et à travers nos enfants.

La paix sur nous tou.te.s.

 


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