Pourquoi je me défrise les cheveux et pourquoi je le ferais moins.

La vie comme un art

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Dans mon évolution capillaire, pour arrêter de me malmener les cheveux et avoir la longueur dont je rêve, hier soir j'ai dû réfléchir à comprendre pourquoi, malgré le fait de savoir que quand je lisse mes cheveux, je les brûle, j'ai inlassablement continuer à casser mes pointes au lisseur.

À un moment j'abusais vraiment du lisseur et grâce à Dieu il m'a explosé dans les mains comme une première sommation. J'ai arrêté pendant quelques semaines de me lisser les cheveux qui avaient vraiment perdu en taille... Je le voyais sur les photos, mais je continuais à les lisser... Cette pause leur avait fait beaucoup de bien... Avant que je reprenne mes ravages.

Je lisse mes cheveux pour ne pas avoir à m'en occuper pendant plusieurs jours. Quand je lisse mes cheveux, je pars pour 3 à 4 jours de repos capillaire sans avoir à me coiffer autant que quand ils sont bouclés et je me débarasse de la question "comment je me coiffe aujourd'hui pour répondre socialement à ce qu'on me demande et l'adapter à ce que je veux ?" 

Quand je me lisse les cheveux, je n'ai pas cette équation à faire et ça me rend plus adaptée et efficace dans mon environnement.

En France la majorité des femmes a les cheveux lisses, ce qui est une adaptation au climat, à la nourriture, à l'énergie, bref, à l'environnement. Si on veut survivre physiquement en France, il faut être blanche et avoir les cheveux lisses et clairs si possible. C'est aussi con que ça. Plus on descend vers le sud et plus les cheveux se bouclent et se foncent pour s'adapter à l'environnement jusqu'à arriver en Afrique pour avoir des cheveux très noirs et très crépus, ce qui va demander à la femme qui les porte une toute autre adaptation, donc une façon de vivre et de penser son corps différente.

Une fille qui est bien adaptée à l'environnement en France, donc en bonne santé, donc potentiellement féconde, avec de fortes chances de survie pour elle, mais donc aussi pour ses futurs enfants, a les cheveux lisses, longs et plutôt châtain clair avec des reflets blonds. A ces filles là les portes s'ouvriront plus facilement parce qu'instinctivement, on considérera que leurs chances de survie sont optimales et que la race humaine dans cet environnement doit les favoriser pour qu'elles se reproduisent beaucoup afin d'enrichir l'espèce de leur capital génétique sain. Ce sont des reines. Comme les abeilles.

Les gens vont donc naturellement fonctionner en répondant à ces signes visuelles extérieurs tacites et biologiques, ces codes visuels de la survie, sans même y prêter attention parfois.

Une blonde aux cheveux lisses a plus de chance de survivre en France dans le froid et la "précarité" alimentaire dû à des récoltes plus douloureuses qu'une noire aux cheveux crépus qui est gorgée de mélanine, adaptée à des terres riches et fécondes et qui va se peler le cul en ayant un fonctionnement neurologique et biologique inadapté à l'environnement français si elle n'y fait pas de gros efforts mentalement, en copiant les blondes aux cheveux lisses.

Quand je me lisse les cheveux, je porte donc mon niveau d'adaptation ou en tout cas ma volonté d'adaptation à l'environnement, ostensiblement, sur ma tête. D'une façon notoire, je montre que j'ai choisi mon camps. Et quand je me teins en blonde, je fais un pas de plus vers les gens qui sont biologiquement plus apte que moi à survivre dans le lieu où je me trouve. Ils y sont sensibles et répondent à ces signaux favorablement. Ce qui me permet d'avoir moins de "lutte" à faire pour me faire accepter.

Je me camoufle.

Sauf qu'en faisant ça, je me mets de côté. Je ne m'accorde pas les soins dont j'ai besoin. Et pire encore, je me maltraite. Il n'y a pas de façon de se lisser les cheveux qui soit bienveilllante pour les cheveux. Ils en ressortiront forcément abîmés. De la même façon, il n'y a pas de façon bienveillante de devenir blonde, ce sera forcément un traumatisme pour les cheveux, une agression.

La modification capillaire est toujours une agression pour les cheveux. Pour moi ça veut tout dire. Changer son identité capillaire, c'est prendre le risque de la perdre pour de bon et de ne plus pouvoir redevenir ce qu'on est. Les colorations, les permanentes, lissages, défrisages, brushing, ou même tresses qui peuvent causer une traction trop forte qui engendre la casse, aucunes de toutes ces transformations ne prendra soin du cheveux autant que le respect de sa nature. Donc de son identité.

Tout porte à croire que la beauté capillaire réelle, qui s'accompagne de la bonne santé, ne peut exister que dans le respect de son identité, de sa nature de cheveux.

Alors pour conclure et me répondre à "pourquoi je me lisse les cheveux" ? Je rajouterais que parce que si je ne le fais pas, mes cheveux vont pousser et devenir très longs et très beaux et m'attirer les regards que j'ai fuit depuis 5 ans et les salamaleks que j'ai copieusement évité dans ma vie d'ermite. Une métisse vaut une blonde partout où elle va. Le métissage est un césame qui a ceci de particulier qu'il ne marginalise que si on le décide vraiment ou si on est au milieu d'un groupe ethnique fermé, donc si on le veut vraiment ^^. En étant à la fois française et à la fois africaine, mes codes visuels biologiques disent de moi que je suis saine, féconde, fun et funky autant aux Français qu'aux Africains !!! Il suffit pour moi de choisir mon camps pour y être accueillie avec joie par les mâles alpha bien disposés à enrichir la race (je meurs de rire toute seule).

Parce que je connais profondément le rôle que les jolies filles aux cheveux longs doivent jouer quand toutes les portes s'ouvrent face à leurs cheveux et leur bonne santé flamboyante affichée sur leur tête et que je ne voulais pas jouer ce rôle tant que mes toutes petites avaient besoin de moi et que je n'avais pas avancé dans mon projet et mes recherches.

Ayant eu les cheveux longs depuis l'enfance et ayant vu les portes s'ouvrir toutes seules sans que je ne fasse rien d'autre que sourire, je n'avais pas envie que l'on m'ouvre quoi que ce soit sans regarder la qualité de mon travail. Je voulais faire mon travail, lui donner de la valeur, me donner du crédit et que toute ma réussite, si elle doit exister, ne soit pas seulement le fruit de ma beauté, mais aussi, surtout, le fruit de mon travail.

Je brûle mes cheveux parce que je freine ma réussite, me tiens à distance des Hommes et éduque mes filles à savoir être belle, dedans. C'est étrange à dire, mais c'est la réalité. Je freine ma réussite sociale parce que je travaille. Pour de vrai. Je fais mes recherches, je fais mes expériences, je construis, j'apprends, je me bats... Et il était hors de question que l'on vienne mettre toute l'énergie que j'ai déployé pour ça sur le dos de mon cul ou de mes beaux cheveux, même si je tenais à continuer de temps en temps à rappeler à travers eux, aussi, que je ne suis pas morte.

J'ai bossé.

Maintenant, je peux jouer de mes cheveux. Et de mon cul.

Quoi ?

Je cherche un mari.

 


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