La maternité à l'Africaine pour salut, la violence en moins...

La vie comme un art

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Je suis toujours hyper étonnée que l’occident ne parle jamais du modèle africain en terme de maternité. Sous prétexte que nous sommes les plus pauvres de la terre en terme économique, le monde fait mine de ne pas constater qu’en terme de maternité, on n’a rien à prouver.

S’il y a bien un continent qui accouche encore par voie basse, je pense que l’on peut dire sans trop prendre de risque que c’est encore en Afrique… Je ne vais pas rentrer dans les taux de mortalité infantile ou en couche, je ne vais pas rentrer sur des chiffres que personne ne peut confirmer ou infirmer. Pas plus je ne rentrerais dans les spéculations autour de l’occidentalisation de l’Afrique et les dérives que cela entrainent notamment en terme de chute des taux d’allaitement ou d’augmentation des césariennes dite de confort…

Je parlerais, comme pour tous les autres pays, nordiques notamment, de réputation autour de la figure maternelle grâce à un imaginaire créer autour d’une image fantasmée.

Car même si on garde en tête l’image d’une mère africaine qui accouche par voie basse, allaite des enfants jusqu’à ce qu’ils soient capables de lui courir vaillamment entre les jambes, une mère qui va à l’école, au marché ou au champ un enfant dans le dos accroché dans son pagne en guise d’écharpe de portage ou assis auprès d’elle calmement pour vendre leur production, jamais on ne la cite en exemple d’une maternité réussie.

Et pourtant.

Selon moi, ce sont elles qui pourraient bien être les grandes gagnantes du modèle de « maternisme » que je me fabrique pour reconstruire un repère loin des déchets hystériques et débauchées qu’on nous propose comme modèle de vie de mère réussie.

Pendant qu’en France nous élevons nos enfants à grand renfort de poudre pour veau, que nous abandonnons nos petits dans des bras inconnus après leur avoir envoyé à 7h du matin une dose de stress digne d’un coureur cycliste en pleine montée, pendant que nos enfants sont nourris au glyphosate et se lave au paraben, nos consœurs africaines passent pour être les reines de l’allaitement long et de l’alimentation sains des produits du marché…

Je suis étonnée que personne ne se serve au moins du mythe de la mère africaine pour rappeler que de tout temps les africaines ont porté leurs enfants sur leur dos là où les européennes semblent avoir découvert le portage et la nécessité du lien maternel il y a 10 ans…

Je suis triste que personne ne parle jamais de l’allaitement des femmes africaines, de leur façon d’avoir leurs règles, de leur maternité au naturel, tout simplement…

Personnellement mon métissage et le fait d’avoir passé mon enfance au Cameroun ont je pense sincèrement favorisé ma notion de ma maternité, même si malheureusement ma mère était déjà une femme (trop) « moderne » (pour moi). Je suis plus proche de ma grand-m ère par exemple. En fait, après bien des réflexions, je crois sincèrement que je suis une villageoise qui veut le wifi.

Mais grâce au Cameroun, je ne me suis même pas posé la question sur l’allaitement par exemple. Pour moi ce n’était pas un choix. J’ai été allaité. J’ai même été allaité par ma grand-mère qui me donnait son vieux sein pour me calmer quand ma mère me confiait à elle… J’ai toujours vu des femmes allaitantes. Pour moi materner et allaiter sont deux choses indissociables. J’ai été longtemps collé aux seins de ma mère pour me calmer comme en vestige de ce lien du lait qui nous unissait et faisait d’elle ma ressource d’apaisement…

Sauf ! Q’au premier moment d’allaiter, la perversion du substitut au lait maternel m’a été présentée à la clinique comme une potentialité et je pense que même si j’ai su résister et refuser malgré mon inexpérience, l’insistance (pour ne pas dire le harcèlement) de la clinique et ma fatigue, je pense que par la suite cela a pu participer à me faire hésiter à continuer dans les moments trop difficiles et sans le soutien de mes amis mamans allaitantes, je ne pense pas que j’aurais tenu 2 ans…

De même pour le fait de porter mon enfant. J’ai toujours vu les femmes porter leurs enfants dans le dos et les trimballer partout avec elle, donc petite, j’ai pu me projeter sur mon rôle de mère et m’imaginer ce moment où moi aussi je pourrais avoir cette si belle allure avec mon enfant dans mon dos et surtout la chance de pouvoir me promener partout avec mon bébé.

Bon… Depuis ils ont inventé les portes bébés physiologiques, mais mon pagne que j’ai demandé fièrement à ma mère comme un signe fort de mon émancipation de femme a été une gloire !

J’étais fière de porter mon enfant comme une mère africaine, de l’allaiter comme une mère africaine parce que pour moi ce sont les plus mères des mères car elles le sont toujours publiquement ! Dans mon souvenir et mon imaginaire à moi, les africaines ne se cachent pas comme nous pour être mère, elles le sont aux yeux de tous et c’est cela qui fait même d’elles des mères actives et respectées. Parce qu’elles sont magnifiques avec leur enfant qui le sont tout autant avec elles.

Je ne sais pas si c’est encore comme cela. Je pense que non. Mais j’aime garder cette image là de la femme africaine. Comme j’aime la mère française des années 50… J’aime l’image de la femme qui aime son mari et ses enfants. C’est vrai. C’est mon image préférée même. L’image de l’amour familiale…

Il faut peut être connaître ce modèle là pour comprendre ce que je dis… Où être juif conservateur et aussi « rétrograde » que moi. Pour le cliché. La mère Africaine défi toutes les lois de la maternité parce qu’elle est avant tout sa propre façon d’être mère en essayant d’exceller dans la seule façon qui existe d’être mère.

Il n’y a qu’une seule façon physiologique d’être mère, mais des milliards de façons d’être la mère que l’on est et ça, à mon sens, les femmes africaines, qu’elles soient du Maroc ou du Cameroun, de Côte d’Ivoire ou du Bénin, semblent l’avoir tellement bien compris quand elles le comprennent.

Je ne veux pas tomber dans l’angélisme qui dirait que les mères africaines sont toutes sublimes et sont toutes des reines. Certaines sont de fieffées connasses et de belles tarées qui battent leurs enfants tout comme nous ici en France et sincèrement je pense que l’Afrique, comme le reste du monde a de gros efforts à faire sur l’éradication de la violence dans l’éducation… Mais je veux conserver cette image que j’ai de la mère des mères : la mère d’Afrique.

Si je devais faire un classement des mères qui déchirent leur race, je mettrais les mères africaines bien avant les norvégiennes et autres suédoises qui ne font que théoriser ce que l’Afrique a toujours continuer de faire là où les autres continent ont souvent dû passer par un stade de régression avant de théoriser la maternité pour revenir à un instinct naturel plus censé que l’Afrique, malgré tout a su préserver : l’art de faire naître l’humanité.

Sauvez nous mères d’Afrique. Ici elles deviennent toutes tarées.

 


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