La téléréalité comme outil de promotion : un public et des intérêts ciblés

La vie comme un art

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Faut-il laisser les enfants accéder à la télé-réalité ?

Evidemment que NON ! Les enfants ne doivent en aucun cas pouvoir accéder à la téléréalité, sauf sous extrême surveillance et encadrement pour leur démontrer à quel point c'est nocif et toxique !

Comme je l'ai déjà dit sur le site, mon métier est l'information et la communication. Par intérêt, mais aussi par plaisir, je suis très présente sur les réseaux sociaux quand je ne m'y fait pas virer. Il y a quelques années, m'étant inscrite sur Instagram, j'ai pu voir que le monde de la téléréalité y était surreprésenté. Ce n'est pas le monde vers lequel j'irais par nature depuis que je suis mère et en même temps ayant un pied dans la catégorie ciblée par ces programmes depuis leur création, j'ai toujours gardé un oeil dessus sans aucunes condamnations des programmes... Ce la fait partie de ma culture générationnelle en quelque sorte. Donc c'est un monde que je connais de l'extérieur.

Voulant en savoir plus, j'ai commencé par regarder NRJ12, W9 et toutes ces émissions que je ne regardais plus jamais et dont j'entendais tant de mal de la part de mes amies mamans... Bon... Je crois que quand on a grandit dans une cité, on ne peut pas vraiment être choqué par des émissions de téléréalité parce que forcément, ça nous ressemble... Ce sont des caricatures de nous, mais ça reste nous. Je n'ai donc pas eu beaucoup de difficulté à commencer à m'immerger dans cet univers, même si parfois j'avais les yeux ou les oreilles qui piquaient.

Et puis, quand mes filles rentraient de l'école il m'est arrivé de continuer de regarder des émissions pour en connaître les acteurs, les enjeux, l'évolution. Parce que tout le but de regarder ce monde est là : savoir qui fait quoi avec qui et où pour comprendre les rouages qui se font à la télé et se continuent sur les réseaux sociaux, puis dans les boîtes de nuit, les festivals, etc. Mes filles ont commencé à regarder avec moi. Très vite, plus vite que moi, elles ont réussi à comprendre qui était qui et qui était en couple avec qui après avoir poignardé qui... Mes enfants avaient une facilité déconcertante à comprendre les liens entre les personnages et leurs traits de caractère principal. Ma première fille, qui avait 8 ans à l'époque est devenue carrément accro. Elle n'avait qu'une hâte c'était de rentrer à la Maison et de pouvoir regarder la suite des Anges. La règle était qu'elle avait le droit de regarder seulement si j'étais là et elle l'a toujours respecté. Pendant l'émission je débriefais chaque comportements toxiques des candidats et j'expliquais en simultané ce que la production mettait en scène et le comportement qui serait plus adapté dans la réalité. Et au final, je trouvais même que la téléréalité était devenu un outil formidable d'éducation avec les enfants tellement y est concentré tout ce qu'il ne faut pas faire dans la vie pour garder des relations saines avec les autres et être équilibré dans sa tête.

Par contre, nous avons assez rapidement arrêté de regarder la téléréalité parce que ma deuxième fille de 6 ans à l'époque ne supportait pas ces émissions. Déjà parce qu'elles sont trop violentes pour elle, les candidats crient beaucoup et nous n'aimons pas ça à la Maison et ensuite parce que ça l'ennuyait aussi énormément. Au départ, pensant que c'était surtout par ennui et parce qu'elle voulait que nous retournions sur les programmes jeunesse habituel, je lui ai demandé de bien vouloir nous permettre de regarder un peu pour comprendre ce que c'était en lui expliquant que c'était pour mon travail, que ça m'intéressait. Elle a accepté et elle passait notoirement 1h à s'ennuyer en faisant autre chose à côté de nous quand l'heure de l'émission arrivait. Sauf que, une fois les émissions terminées, ma grande fille et moi avons remarqué que la petite ne faisait pas la différence entre la téléréalité et la réalité... Elle prenait pour argent comptant ce qu'elle voyait ou entendait, attribuant même parfois certaines répliques des candidats ou certains clashs à ces camarades d'école. J'ai arrêté la téléréalité tout de suite le jour où ma fille m'a raconté un soit disant clash arrivé à l'école en se remémorant une scène entendu dans la téléréalité -je me souviendrais toujours du regard que ma grande fille et moi nous sommes jeté, horrifiées- nous avons arrêté de regarder toutes les émissions de téléréalité du jour au lendemain... Jusqu'à aujourd'hui.

Pendant tous nos visionnages je répétais à mes enfants que les vrais adultes ne se comportent pas comme les candidats et qu'il faut garder en tête que ce sont tous des acteurs de téléréalité que l'on appelle "candidat" si on veut, mais qui ont en tout cas conscience de jouer un rôle dans un environnement particulier qui est surtout regardé par des enfants dont ils singent les paroles, les attitudes et les comportements pour vendre leur programme, mais dont il faut absolument garder en tête la maturité physique pour en comprendre la teneur...

A la même époque, du côté de Youtube, les enfants étaient tout autant visés par l'application comme coeur de cible et comme tous les enfants du monde moderne, mes filles visionnaient leurs comptines, puis leurs dessins animés, puis leurs chroniques préférées sur Youtube et comme la plupart des enfants, elles ont rapidemment eu l'envie de créer leur chaîne Youtube, avec moi, forcément...

Quand on est mécanicien, on peut dire non pour Youtube... Quand on est soi même sur les réseaux H24, qu'on gère un site Internet et que son père et dans les médias... C'est déjà plus compliqué. Au début j'ai demandé du temps pour réfléchir (à comment j'allais leur dire non...). Ensuite, voyant que les demandes étaient de plus en plus insistantes, j'ai commencé à bien leur expliquer la réalité des petits Youtubeurs et de leurs parents... Tout cela mêlé à notre exploration de la téléréalité... Je n'avais strictement aucune envie que mes filles aillent sur Youtube. Je n'avais strictement aucune envie d'aller sur Youtube. J'avais combattu des monstres à 6 têtes pour me construire une vie enfin "normale" et loin de l'hypocrisie du monde de l'image... J'avais réussi à ne pas exploiter mes enfants depuis leur naissance tout en ayant un site Internet sur la maternité et en étant une observatrice de premier plan de ce monde numérique... Et en même temps, j'aurais aimé leur faire vivre une expérience sécurisante dans ce monde là et leur montrer pourquoi je l'aime. Je voulais faire kiffer mes enfants comme moi j'avais pu kiffer quand je faisais de la radio. Je voulais qu'elles aient ce kiffe à participer de l'intérieur, non pas en regardant, mais en participant, à un petit niveau presque confidentiel pour avoir la possibilité de décider ensemble si elles voulaient en augmenter la puissance ou en sortir pour revenir à la normalité.

Et c'est là que j'ai reçu la proposition de participer à l'émission Un amoureux pour Maman sur Instagram. Parce qu'à l'époque je cherchais vraiment un amoureux et passais régulièrement des petites annonces humoristiques sur les réseaux pour briser mon célibat qui durait depuis 3 ans déjà en me moquant de mon abstinence... Je connaissais à peine C8, comme la plupart des gens de mon entourage donc je me sentais rassurée sur le fait que l'émission n'aurait pas non plus une portée internationale, tout en étant super intéressée par la portée nationale de la proposition, à la fois pour ce mari que je cherche (encore) et à la fois pour mon site Internet que je lançais (encore aussi)... C'était exactement ce que je voulais pour mes enfants, pour moi et pour l'homme que je cherchais : un moyen de tester tout ça.

J'avais prévenu mes enfants du déroulement de l'émission. Je leur avais dis qu'il était fort probable que l'émission soit orientée et que si un des candidats arrivait les bras chargés de cadeaux elles devaient le choisir parce qu'elles le préféraient et non pour les cadeaux... Même si je leur avais dis aussi que ce serait sympa qu'il soit beau, riche et avec un jardin pour qu'on puisse avoir un chien... Il faut arrêter de croire que les enfants ne sont pas briefés par la mère et sont des gentils petits angelots sur qui on va poser le poids du choix de l'amant de Maman. Mes filles ont grandi dans la communication, sont hyper éveillées et nous sommes très proches, nous parlons de tout, rions de tout et un rien nous amuse. Si elles avaient choisi un borgne unijambiste, j'aurais été capable d'être aussi fière d'elles que quand elles ont choisi Pascal, parce qu'il était super sympa et bel homme. Il faut être un psychopathe pour penser que l'enfant va s'en vouloir si la relation de sa mère foire ! Sa mère a déjà foiré la relation avec son père toute seule sans que ça soit de sa faute si elle est célibataire, ce n'est pas une situation que l'enfant découvre, logiquement... Je ne pense pas qu'un enfant traumatisé par le divorce de ses parents serait capable de choisir un ami pour sa mère. Cela montre au contraire que l'enfant est bien dans ses baskets qu'il puisse participer à ce genre d'expérience en plaisantant de la situation, il sait qu'il ne craint strictement rien. Mes filles savent que parfois les amitiés prennent fin et le fait de choisir celui qui pourra peut être être notre nouvel ami avant d'être mon amoureux n'est en rien une insulte à leur enfance ! Elles me présentent également les parents de leurs amis comme des amis potentiels et si ça ne prend pas elles ne pensent pas que cela vient d'elles... Je comprends la polémique qu'il y a eu autour de l'émission, mais je tiens à rassurer à ce sujet sur le fait que cette polémique, même si elle est très censée, ne nous concerne pas car nous ne sommes pas comme ça. Tout simplement.

Bref. La vérité, j'aurais aimé gardé Pascal... Il était très rassurant avec moi et j'aimais le voir jouer sa comédie et se laissait taquiner par moi. J'aimais son irrégularité et son envie de tout bien faire comme il faut, mais de merder quand même, son côté kamikaze... Mais tout comme il avait sans doute été choisi par la production par avance pour être mon amoureux lors de l'émission, appartement, il avait aussi été choisi pour ne plus l'être après et à ma déception, je n'ai pas pu le garder et j'ai dû demander à m'en défaire moi même face à d'autres sortes de cadeaux qu'il avait encore pour moi... Parfois je pense à lui en me disant que je suis toujours célibataire depuis l'émission et que ça pourrait peut être le faire. Et le pire c'est que ça le ferait. Mais bon... C'est fait. Il reste le seul homme que j'ai eu dans ma vie en 5 ans... C'est déjà bien, ça m'aura apporté ça.

Ce qui est important c'est que mes filles ont pu voir que la téléréalité est un vrai travail avec beaucoup de contraintes comme tous ce qui est un travail : des contraintes logistiques, des contraintes techniques, des contraintes de temps, etc. J'ai adoré cette expérience pour ça. Pour la chance unique de montrer et de voir de l'intérieur comment s'articule une mise en scène de la réalité pour la faire passer à la télé. Je me suis régalé de ça. Chaque jour qu'a duré le tournage était un chapitre de plus dans mon roman, je me gorgeais de matière, je regardais de tous mes yeux en me disant que ça ne se reproduirait pas. J'étais avec mes enfants dans cette chance unique en faisant bien attention à ce que leur regard reste un regard sur les différentes professions qui cohabitaient avec nous pendant ce long week-end : ingé son et lumière, animatrice, réalisatrice, producteur, caméraman, responsable logistique, c'était Disney Land chez moi, j'ai pu montrer à domicile tout ce qui ne faisait plus partie de ma vie depuis ma séparation et qui faisait rêver mes enfants comme ça avait pu me faire rêver enfant jusqu'à ce que j'obtienne mon diplôme et réalise mes rêves. J'avais là tout ce qu'il fallait pour les dégoûter de Youtube et les incliner à se former intelligemment pour mieux redéfinir leur objectif et les atteindre.

Et c'est ce que j'ai fait.

Le projet de la chaîne Youtube a immédiatement été abandonné après les 4 jours de lessiveuse qu'on a subi pour l'émission. C'était très intense et nous sommes habituées à notre petite bulle de douceur donc il nous a fallut une bonne dizaine de jours pour nous en remettre et reprendre nos marques et notre rythme... Comme je l'augurais, l'émission a été assez confidentielle et même si j'ai eu deux ou trois remarques gentilles dans la rue ou sur Facebook, notre quotidien n'en a pas été modifié et nous avons réussi à conserver notre vie normale grâce à Dieu.

Je suis très heureuse d'avoir pu faire cette émission et si l'occasion de refaire de la téléréalité m'était donné, je pense que j'y retournerais. Parce qu'il y a une très grande différence entre faire de la téléréalité et regarder de la téléréalité, ça n'a strictement rien à voir. C'est même le jour et la nuit. C'est comme si ceux qui en croient en la téléréalité regardent ceux qui non seulement, de fait, n'y croient plus puisque ce sont eux qui la font, mais en prime, ne croient même plus tant en la réalité à laquelle ils n'ont plus accès comme les autres puisque leur notoriété acquise lors des émissions les empêchent de profiter de la banalité de la vie comme tout le monde. Ils sont devenus des "comme tout le monde" mais interdits de normalité par les gens comme tout le monde qui les pourchassent...

Je crois que quand on rentre dans le monde de la communication, on sait qu'on dit adieu à la vie "comme tout le monde"... On devient marginale... Je mets tout en place pour pouvoir faire mon métier que j'aime passionnément... Et en même temps, je prépare mes enfants à traverser ça avec moi et à décider si elles veulent regagner leur vie comme tout le monde ou rester avec moi, en marge... C'est tout mon travail depuis leur naissance... J'ai naturellement transformé mon travail pour mes enfants en l'orientant exclusivement vers la maternité et je transforme mes enfants pour mon travail en les adaptant à mon univers afin qu'elles aient la possibilité de l'intégrer ou d'en sortir avec intelligence, à leur avantage, toujours. Je les présente entre eux en espérant qu'ils s'aiment autant que moi je les aime parce que ce sont mes deux besoins dans la vie : mon travail et mes enfants, dans l'ordre d'arrivée... Ce que je suis et ce que je suis devenue.

La violence, la vulgarité, la compétition, l'individualisme et le choc des ego, la séduction et le goût de la gagne... Le narcissisme et la manipulation... C'est en moi. C'est mon travail. Ce sont autant de compétences qui nous ont été nécessaire pour survivre parfois autant dans les écoles privées d'une violence sans nom sous des airs de réussite que dans les cités les plus paisibles. C'est ce que l'on nous a demandé d'exacerber pour avoir les meilleures places, les meilleures salaires, les meilleures couples qui devaient nous donner les meilleurs enfants, ceux qui allaient survivre et perpétuer l'espèce... La téléréalité est ça. La téléréalité est la continuité des recherches des doctorants en VAE de la vie, le centre d'explorations avec les postes les mieux dotés via lequel on peut observer une société qui pensant nous regarder, se laisse voir autrement que ce qu'on en connait déjà, puisqu'on en vient...

Ce qu'il faut comprendre de la téléréalité c'est que ceux qui sont pris pour des cons par des cons ne sont pas du côté de l'écran où on croit... Avoir la chance d'observer les deux côtés de la barrière sans appartenir à aucune des deux parties est un privilège rare.

Tout ce que je regrette, c'est de ne pas avoir gardé Pascal.

Dommage.

Mais pour les enfants donc, la réponse est non, ils ne doivent absolument pas regarder la téléréalité et à moins d'avoir un parent dans le business et d'être né dans ce système, ils ne doivent pas en faire.


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