De mon utilisation maritale des réseaux sociaux...

La vie comme un art

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Les réseaux sociaux sont pour un formidable terrain d'expériences, de test et de recherches, mais bien plus...

Quand j'ai commencé mon livre Immersion, mon idée était de "m'infiltrer" parmi des femmes et de recueillir leurs témoignages, leur point de vue personnel, leurs modes de vies différents et de tout retranscrire le plus fidèlement possible en respectant leurs paroles. Pour ça je trouvais que les forums étaient juste l'outil parfait et pendant 2 ans j'ai squatté un forum de femmes en prenant bien soin de vérifier que toutes mes conversations étaient conservées et accessibles. C'était là ma matière première, tout le fruit de mon travail. Ainsi chaque jour j'écrivais des bouts de mon livre en vivant et en partageant ma vie avec les autres femmes. C'est un concept que j'aime beaucoup et avec lequel je suis très à l'aise depuis toujours. Je suis toujours en reportage, du levé au couché, depuis mon enfance...

Alors quand les réseaux sociaux se sont lancés, après quelques réticences, j'ai testé l'application Facebook et voyant que je pouvais interagir encore plus et avec plus de monde que mon petit groupe de femme tout en ayant une trace de mon travail, j'ai créer un groupe au nom du forum pour que toutes les mamans puissent se retrouver sur Facebook et que je puisse continuer mon expérience avec les personnages que j'avais déjà. Je passais au Tome 2 d'Immersion...

Pendant 2 ans j'ai été très active sur Facebook, comme je l'avais été sur le forum, continuant mon travail et mes enquêtes sur la féminité et la maternité. J'ai été amené à rencontrer virtuellement toutes les femmes investies dans ce domaine et mon livre prenait vraiment une tournure passionnante. Je passe vite fait sur la suite qui me fait trop mal au coeur quand Facebook a décidé de fermer mon compte et de le supprimer en me privant de tout mon travail, mes années de recherches et d'acharnement sans possibilité de me rendre tout ce que j'avais fait. C'est la vie, c'est fait. Je n'ai plus qu'à me servir de ma mémoire, ce qui explique le retard d'écriture du tome 2 de mon livre, je n'ai plus ma matière, seulement mes souvenirs...

Ensuite j'ai découvert Twitter et la justice française qui décide de qui a le droit de parler pour dire quoi à qui...

Et puis finalement j'ai échoué sur Instagram après un passage sur Linkedin...

J'ai aimé chaque réseau quand je l'utilisais. Je m'y suis beaucoup amusé et y ai beaucoup appris, mais surtout, j'ai pu y exister et je pense au final que le fait de se sentir exister quelques part c'est fondamental pour aider les mères au foyer à construire et consolider leur univers paisiblement.

La dernière fois je disais que je me suis mariée avec les réseaux sociaux pour le meilleur et pour le pire et je pense que je suis très proche de la vérité. Je prends le meilleur et je vis aussi le pire. Je pense que les réseaux sociaux m'apaise, m'aide à me diriger dans mes choix de vie et dans ceux que je fais pour mes enfants et je pense que -que ce soit vrai ou pas- je m'y sens utile.

J'ai besoin de livrer ma vision du monde, de moi et des autres. J'ai besoin de dire, de rendre hommage et de dénoncer. C'est ce que je suis, ça fait partie de ma nature profonde. J'ai besoin d'écrire, de photographier, de témoigner et de me croire actrice de quelque chose, que ce soit vrai ou pas. A travers mon utilisation des réseaux sociaux, je me joins aux différents groupes sociaux que je souhaite épauler en adoptant leurs codes, leurs langages, leurs combats et je me bats à leurs côtés. J'ai besoin de ça... Je m'implique dans la société et gardant une distance physique qui protège mes enfants, tout en ayant conscience que la virtualité n'est pas un autre monde, mais simplement un autre mode de communication qui peut très bien à tout moment se matérialiser avec une puissance que je ne contrôle pas.

J'explique et prépare mes enfants à ça parce qu'elles font partie de ma vie et que je n'ai jamais souhaité les écarter de moi et de ce que je fais. J'ai fait venir des enfants au monde pour partager ma vie et que je puisse partager la leur et cela implique de les afficher sur les réseaux parce que je m'y affiche. Je respecte des règles de partage des images de mes enfants qui sont les miennes, que j'ai mis en place instinctivement et respecte scrupuleusement depuis leur naissance. Je ne les affiche pas dans des situations humiliantes, je ne me moque jamais d'elles ou alors avec leur accord et avec beaucoup de tendresse. Quand je partage une information concernant ma vie qui pourrait impacter la leur, je passe un long moment à en parler avec elles individuellement pour leur expliquer pourquoi je fais ça, ce que ça peut engendrer comme réaction et ce qu'elles peuvent répondre en fonction de ce qu'elles m'expliquent de leur ressenti de la situation.

Mes filles n'ont pas de comptes à leur nom, mais il leur arrive parfois de prendre une photo et de me demander de la partager sur mon compte parce que ça les amuse, ce que je fais. Leurs amies ou les enfants de ma famille qui ont un compte Instagram par exemple ont accès à mon compte qui est de toute façon publique. Je ne suis pas pour que les enfants aient des comptes à leur nom sur les réseaux sociaux, je trouve ça très choquant et dangereux, mais je ne suis pas les parents de ces enfants, c'est pour ça que j'ai décidé depuis longtemps de ne pas modifier mon comportement sur les réseaux sociaux parce que des enfants me regardent : parce que je considère que ces enfants n'ont rien à faire là et que ce qui est choquant, ce n'est pas moi, mais qu'ils me regardent... Je suis une adulte de 38 ans avec une vie, des pensées, une sexualité, des désirs d'une femme adulte de 38 ans... Toute la journée je me transforme à tour de rôle entre une enfant de 8 ans et une de 11 ans en faisant très attention à ce que je dis et ce que je fais. Ce n'est pas pour continuer à le faire pour les enfants des autres dans un espace où des adultes peuvent se lâcher... Pour moi, laisser des enfants seuls sur les réseaux c'est un peu comme les envoyer au bar à putes et demander aux clients d'arrêter de boire devant eux...

Are you serious ?

Les réseaux sociaux sont une arme très puissante pour une mère de famille qui se respecte parce que ce sont autant de preuves de tout le travail que nous faisons avec nos enfants, c'est l'expression de notre vie, de notre personnalité, de notre maturité autant que de notre capacité à être à la même hauteur que les enfants. Une mère qui se sert correctement de ses réseaux y trouvera soutien, réconfort et bonnes idées pour tenir sa maison. Une mauvaise mère y trouvera aussi son compte en débauche, proposition chelou et insultes en tout genre.

Pour l'instant, bien que parfois je fais des breaks expéditifs pour me nettoyer des seaux de purins que je me prends tous les jours en défendant mes idées, je ne me vois pas arrêter d'utiliser les réseaux. Parce que c'est mon combat, c'est ma formation à la défense de ce que je suis et ce que je veux être, à la façon dont je construis le monde de mes enfants et celui dans lequel je veux vivre et je préfère mille fois le faire sur mon téléphone ou mon ordinateur, au chaud à la Maison en m'occupant de mes filles, que de courir après le coronavirus, les mst et le chikungunya... Est ce que c'est lâche de ne pas vouloir attraper le chikungunya en profitant des bienfaits du soleil ? Peut être, mais c'est mon choix. Je ne connais aucun endroit où je peux inviter à niquer des mères en même temps que je trouve les derniers livres sur la méthodes DME (diversification alimentaire menée par l'enfant...).

Alors même si je sais qu'il me manipule, qu'il me vole et me ment dans mon dos, se sert de moi pour faire des expériences de nazi chelou et redonne mes bons plans à ses maîtresses, je reste mariée avec mon étrange mari, les réseaux sociaux, pour le meilleur... Et le pire.


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