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Je cite mon propre cas souvent en raccourcissant tout ce que veut dire pour moi d’être femme au foyer et ce que je fais pour l’être en répondant que « je m’occupe de mes enfants » et je pense aujourd’hui que ce raccourci est une grosse erreur.

Je crois qu’à part les mères aux foyers, personne ne sait ce que nous faisons de nos journées… Puisque tout le monde s’en fout foncièrement. En fait…

Formations en psychologie comportementaliste, rencontre des psychologues expert du domaine, conférence sur l'éducation et la maternité, recherches universitaires, création et animation de groupe de maternité, invitation des enfants chez moi, création, gestion et animation d’un site Internet autour de la maternité, visites et sorties à visées éducatives…

 L'un des problèmes du métier de mère est à mon sens dans les expressions de "maman à la Maison" ou « mère au foyer » qui ont perdu de leur valeur première et laissent maintenant croire que nous, mères qui ne déléguons pas l’éducation de nos enfants, passons la journée à la maison à cuisiner et/ou faire manger à la becquée à nos enfants et nos maris…

 Je passais mes journées où je voulais avec mes filles quand j'étais avec elles toutes les journées et j'ai été relativement rapidement mère célibataire. Je pense même ne pas avoir eu autant de liberté et d’activités qu’en devenant mère au foyer. Mais le cliché est bien ancré… Il semble que nous nous baladions enfermées dans des maisons portatives. L’image m’amuse beaucoup... Dorénavant vous regarderez bien dehors pour observer toutes ces femmes enfermées dans leur maison qui se promènent autour de vous dans la rue, partout.

 La femme que vous voyez dans le tramway avec sa maison sur elle, et bien elle est mère au foyer. 5 enfants…

 Ma maison m’entoure toujours, je suis dedans ! Je peux amener mes enfants faire le tour du monde, si j’utilise les mots de mère au foyer, ou maman à la maison, hop, punie ! Enfermée dans ma maison. J’en ris, mais ça me rend dingue de me rappeler combien ce cliché a pu m’être renvoyé à la figure ! « Toi tu peux te le permettre, tu es à la maison »

 Bein oui :-D

« Carole, tu opposes les mamans à la maison aux mamans qui travaillent ». Me hurle t-on dans l’oreillette.

 Toujours la même violence d’insinuer que les femmes au foyer sont l’autre clan, celui des femmes qui ne « travaillent pas », enfermées dans des maisons… Et le débat commence toujours comme ça. « Carole ton discours me gêne, pourquoi vouloir nous diviser, les mamans qui travaillent s'occupent aussi de leur enfant ? »

 Mais ferme ta gueule.

Vous nous mettez à l’écart et ne voulez pas qu’on en sorte pour pouvoir continuer à être le clan de celles qui « travaillent ».

 Toujours aussi violent pour nous, mais nous, ne pouvons jamais rien répondre. Pratique. Comme ce discours est LE discours dominant, il semble que l’on doive l’accepter.

 Non, je ne travaille pas ! Voilà ! Je me doigte chez moi toute la journée !!! C’est mon huitième orgasme depuis ce matin ! Pfiou ! Sacrée maman à la maison ! Quelle gourmande !!!

 N’importe quoi… Achevez moi. Je veux mourir et renaître dans un monde moins con.

 La dernière fois, j’ai eu l’outrecuidance de dire à des mères sur Facebook que, "par exemple", je faisais mes gâteaux à la maison pour parler du temps de qualité que nous pouvons investir dans l’alimentation -par exemple, j’insiste- quand nous sommes mère au foyer et d’un coups, toutes les mères qui délèguent l’éducation de leurs enfants de Facebook affirmaient faire leurs gâteaux à la main ! Entre minuit et deux heure du matin je suppose ! Mais je meurs de rire !

 Quand je dis que je suis investie dans l’école de mes enfants, sortent des bois toute une horde de « présidentes de l’association des parents » qui vont fièrement expliquer que, elles aussi sont investit dans l’école ! A croire qu’il y a un lobby hyper puissant composé uniquement de « présidentes de l’association des parents » qui veille à rétablir l’image de la mère qui délèguent l’éducation de ses enfants sur Facebook !! Grâce à Dieu, l’école est sauvée avec tant de mère à sa disposition !!!

 Par contre toutes les mères qui délèguent l’éducation de leur enfant et qui -en vérité- ne savent pas bien qui est qui dans l’école, une fois sortie de l'enseigant de leur enfant, parce qu’elles n’ont pas les moyens de suivre tout ça tellement leur boulot leur mange la tête, silence radio ! On ne les entends pas trop dans ce concours de qui a la plus grosse… !

 Alors que ça n’a rien de honteux.

 Elles travaillent à autre chose, délèguent et paient l’éducation de leur enfant, elles ne devraient donc pas avoir à s’en occuper si le système était bien fait et que le taux de démission et de suicide chez les profs n’était pas en augmentation tellement l’école part en couilles ! (39 pour 100 000, très supérieur au taux national (16,2 / 100 000))

 Pour revenir à mon métier et à ses nombreux avantages pour la société, le fait de participer souvent (toujours) aux sorties scolaires, je connais les enfants de la classe de mes filles depuis qu'ils sont tout petits. Je les invite à la maison, on se connait différemment parce que j'ai mis mon temps à leur disposition, je connais leurs histoires, leurs parcours, ce qui me permet d'aborder l'école d'une autre façon, de comprendre plus profondément les problématiques que rencontre ma fille et je suis hyper investie dans l'école, en tant que mère ! En tant que moi même ! Pas dans un rôle social honorifique qui prouve à tous que je suis bien investie dans l’école de mes enfants alors que je travaille à l'extérieur 23h30 par jour !

 J’interviens dès que je remarque une défaillance dans l’école parce que j'ai l'énergie pour me battre contre le système pour exiger qu'ils se mettent aux normes... Je les traine devant l’Inspection Nationale avec la force que me donne mon travail et ma responsabilité de mère au foyer, tout comme on va voir un syndicat dans son travail quand on remarque une défaillance !

 Je ne dis pas que les mères qui délèguent l’éducation de leurs enfants devraient le faire ! Je dis que je le fais. Parce que je l’ai choisis. J’ai choisis de me mettre à la disposition de la société qui m’ignore pourtant, via mon enfant, par un autre biais que par le travail rémunéré : le travail auprès de mon enfant et tout ce qui le concerne... Je regrette que la société ne profite pas plus de moi, tout comme le fait que rien ne soit mis en place afin que je profite moi aussi d'elle.

 Est ce que les mères qui délèguent l’éducation de leurs enfants pourront entendre un jour qu’arriver à faire le travail d'une mère au foyer en même temps qu’elles travaillent à l'extérieur n'est simplement pas possible ? On ne s'investit pas pareil dans un emploi à temps plein, qu'à 20%, etc... Même si on aime ses enfants à 1000% !

 C’est pareil dans tout travail ou même dans n’importe quelle action !

 Je ne pense pas qu'une maman qui délègue l'éducation de ses enfants ai le temps, l’énergie ou l'envie de faire tout ce que je fais personnellement pour mes enfants, tout comme je n’ai pas le temps, l’énergie ou l’envie de faire un travail autre qu’avec mes enfants si elles ne sont pas intégrées dans le projet. Je ne vois pas comment ce serait possible. Le temps de cerveau disponible est limité, même pour une maman surdouée.

Que cette mère là paie des gens qui fassent mieux et plus pour leur enfant, je peux l’entendre, mais pas qu’elle fasse la même chose que moi, c’est se mentir si soi même on y croit.

 L’argent peut acheter une qualité d’éducation pour l’enfant. Oui. Indéniablement.

 Ok… Prenons ça en compte. C’est vrai. Par l’argent, une mère peut mettre en place une organisation pour déléguer toutes les tâches autour de son enfant.

 Ca ne ressemblera jamais à mon travail de mère au foyer.

 Et ça n’empêche pas de considérer que les mères au foyer travaillent dure et doivent avoir une reconnaissance sociale et légale au même titre que les professionnels qui sont payés pour s’occuper des enfants.

 Cette reconnaissance représente une somme de détails au quotidien qui changent complètement la façon d'aborder la maternité professionnelle. Et n’enlève rien aux mères qui choisissent de déléguer l’éducation de leur enfant. Pourquoi les professionnels de l’enfance ont accès à des formations de la part de l’état et pas les mères au foyer ? Par exemple...

Les mères au foyer sont devenues inaudibles. rares sont encore celles qui osent prendre la parole en publique à voix haute pour revendiquer leur valeur de travail... Forcément, si à chaque fois elles se voient renvoyer à leur masturbation quotidienne dans leur maison, on comprend que ça lasse.

C'est dommage et surtout foncièrement injuste.


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