En ce moment, à la maison, nous sommes en plein "rééquilibrage alimentaire"... Un terme qu'on utilise pour ne pas employer le mot régime. Parce que c'est vrai que ce n'est pas un changement de régime, on ne se prive pas, mais on a tout de même modifié quelques habitudes...

L'adolescence et son chamboulement hormonal est un passage délicat pour le corps. Dans la gestion de l'alimentation, c'est un vrai casse-tête parce que les changements physiques s'accompagnent aussi de changement psychiques et sociaux importants qui rendent la période très délicate tout en étant un moment d'autonomisation.

Le repas est un vrai moment de plaisir et d'échange pendant lequel on partage toutes ensemble non seulement un bon moment culinaire et gourmand, autant que possible, mais aussi un temps d'échange de connaissance et d'informations qui permet souvent de faire le point, de se souder toutes les trois et de se reposer en groupe.

A partir du moment où l'une d'entre nous est en "défaillance" alimentaire, l'équilibre du groupe est menacé et ça pèse sur les autres. Il suffit qu'une de nous trois mange moins, ou plus, ou profite moins, ou plus, pour que l'harmonie de la maison soit en réalité fortement impactée. Et l'adolescence peut être cette défaillance si on ne l'accompagne pas d'un cadrage constant et d'une surveillance stricte en même temps que l'on doit continuer à transmettre les bons gestes et les bonnes habitudes alimentaires et culinaire pour que l'enfant, devenu adolescent soit capable de se gérer et de gérer les autres de mieux en mieux.

J'ai déjà expliqué ma peur du surpoids sur mes enfants dû à mon expérience personnelle... Mais je fais aussi en sorte de ne pas pousser mes filles à la maigreur par réaction. Je souhaite que mes enfants, tout comme moi arrivent à gagner leur poids de forme et à le maintenir autant que possible, aussi naturellement que possible, c'est à dire d'une façon mécanique, sans y penser vraiment et cela en pratiquant une écoute active de leur corps et un amour propre physique pour elle même.

C'est très compliqué.

Pour apprendre à un enfant, j'applique la règle du "c'est celui qui dit qui est" comme je l'ai expliqué ici par exemple. Donc je pars du principe que si je veux que mes enfants aiment leur corps, je dois aimer le mien, ce que je fais du mieux que je peux et je crois que ma technique fonctionne. Je crois que mes petites apprennent à prendre soin et à aimer leur corps, mais je sais aussi que ce travail peut prendre des décennies, si ce n'est pas toute la vie parfois... Donc je tente en même temps, à la fois de ne pas leur mettre la pression et en même temps de leur mettre la pression. En prenant en compte, que moi même, je suis aussi toujours en apprentissage pour mieux manger, plus sain et plus bon. Je continue donc mon apprentissage, mes expériences, en apprenant à mes filles à me rejoindre dans mon travail : les nourrir correctement.

Pour commencer notre rééquilibrage alimentaire on a commencé à en parler ensemble pour délimiter les contours de notre projet familiale.

1- Nous ne changeons pas beaucoup nos habitudes alimentaires sur le fond, nous nous adaptons encore plus à chacune.

2- Zéro privation : nous continuons à manger de tout, mais faisons attention au portion de chacune. Personne ne doit ressentir de frustration et en même temps chacune doit réguler et surveiller les autres.

3- Nous pratiquons une activité physique quotidienne ensemble, nous dansons, nous marchons, allons à la piscine, etc.

4- Le repas du soir est constitué de légumes avec une soupe (mais ça c'est aussi beaucoup parce que je voulais tester à la fois pour faire un dossier sur les soupes dans le site et en même temps pour vérifier l'expression "souper" qui ne doit sans doute pas être utilisé par hasard. Avec la pratique je comprends pourquoi en effet et j'en ferais un article...)

5- Rechercher ensemble les petits plaisirs de chacune et les satisfaire pour que chacune se sentent aimée, tout en cadrant pour éviter les débordements. Recettes, envies, grignotages sains (fruits, noix,boisson) on se fait un petit plaisir pour faire aimer la vie par la nourriture, aussi ! Et ça, ça passe beaucoup en premier lieu par les courses avant de se continuer dans la cuisine ou la pâtisserie...

On s'accroche !