Photo : Isabelle Députier, sage-femme.
...Je n'ai pas encore écrit mon récit d'accouchement. Parce que je n'en ai pas l'envie, parce que je ne veux pas que l'on puisse se moquer ou critiquer ou décortiquer ce moment tellement précieux pour nous... Et parce que, selon moi, je rentrerai alors de plein pied dans un militantisme qui, je crois, me dépasse. "Je veux juste accoucher." C'est ce que je m'évertuais à sussurer d'une voix soumise à ma gynéco-obs qui me regardait, le sourcil levé, lorsque je lui parlais de ma préparation à l'accouchement avec l'une des sage-femme qui aide à accoucher à la maison.
"Je veux juste accoucher."
"Je suis profondément contre l'accouchement à la maison - m'expliquait-elle - et je trouve que c'est une connerie sans nom de se mettre en danger à ce moment là... Parce qu'on en rattrape ici des accouchement qui se sont mal passés !"
Comment pouvais-je alors essayer d'avoir un dialogue sur mes attentes, mes peurs, mes espoirs, mes doutes, mes certitudes, face à ce mur de fermeture. Aussi gentille soit-elle...
Je voulais juste accoucher et c'est ce que j'ai fait.