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Petit retour sur le film Ducobu 3 qui est sorti dans les salles ce 5 février. Ma grande fille tenait vraiment à aller le voir alors Papi a payer le ciné...

Ducobu c'est l'histoire d'un petit garçon blondinet et grassouillet, cancre officiel et invétéré qui passe son temps à faire des bêtises à l'école et à tricher.

Dans ce numéro on nous propose de suivre les aventures croisées de Ducobu et de son père, tous les deux amoureux d'un autre duo composé de la petite Léonie et sa maman. Il est intéressant de voir que les  personnages principaux de cette comédie sont dans des familles éclatées et monoparentale dont le deuxième parent est à ce point absent qu'il n'en est même pas fait mention. D'ailleurs, il n'y a aucune famille avec les deux parents dans le film.

Toujours prompte à tricher, l'élève Ducobu se voit rivaliser dans sa classe par deux nouveaux arrivants qui lui sont largement supérieurs, soit par le talent réel et la beauté qui met en danger sa relation avec son amoureuse dont il n'ose pas avouer publiquement ses sentiments, soit par l'intelligence dans la triche.

Ducobu est has been.

Mais la force de notre Ducobu n'est pas dans sa tricherie, car en réalité, même dans la triche, il est nul et se fait attraper tout le temps. Non. La force de Ducobu est qu'il ne respecte rien. C'est au delà de la triche, c'est une sorte de résilience à savoir toujours embobiner son monde, mentir, manipuler quitte à se rabaisser lui même pour garder la première place : l'attention maximale sur lui.

Ducobu est un candidat idéal de télé-réalité. il est prêt à tuer père et mère pour remporter non pas le prix, mais la gloire : l'attention.

Ce film est super intéressant dans son scénario : l'école y est tellement pourrave qu'elle s'écroule de toute part mettant les élèves en danger pendant que ses enseignants sont en dépression, complètement barjots et haineux avec les enfants... Même quand ils sont sages. Un beau rappel de la réalité... Et ça continue puisque la seule façon de sauver l'école est de lui faire gagner un prix en exploitant le talent des élèves lors d'un télécrochet musicale animé par un homme dont la préoccupation principale est de satisfaire le moindre de ses petits caprices pendant ses vacances à Bali.

De là à nous faire comprendre que la seule façon de sauver l'instruction de nos enfants est de les faire participer à l'entertainment à l'américaine, il n'y avait même plus de pas à faire. Les écoles s'affrontent et rivalisent entre elles pour extraire de leur production l'enfant qui sera désigné comme l'élu qui permettra de ramener suffisamment d'argent pour que tous les autres enfants de son école puissent avoir une scolarité de qualité.

Autre point intéressant à noter, le petit Ducobu est amoureux de la petite Léonie qui est son stricte contraire : à cheval sur les règles et les conventions, amoureuse acharnée du travail et de la réussite réelle, Léonie est à Ducobu ce que Paris est à Marseille et pourtant les sentiments des deux enfants sont réels, très forts et semblent durer depuis des années.

Ce film était un bon outil pour parler avec les enfants des différences entre ce que l'on gagne par la triche et ce que l'on obtient par le travail, mais la morale du film est aussi perverse et malsaine que le garçonnet car elle laisse comprendre que si on triche pour certaines raisons, quitte à mettre tout le monde dans l'embarras et qu'on avoue ses pêchés publiquement, alors on gagne quand même...

Ce qui m'a fait sourire c'est de voir une émission de télécrochet, tant décrier dans la réalité concernant les jeunes, sauver un système scolaire décadent, dangereux et périmé en acceptant la triche de son pire élèment afin de permettre à tous de continuer à faire de la merde.

Et là aussi, ça me rappelle quelque chose...

Je me pose souvent des questions sur la légitimité des choses parce que je suis très respectueuse des règles et des autres quoi qu'on veuille penser de moi et que je tente toujours de faire les choses bien en passant par la même porte que tout le monde pour ne voler la place de personne, mais gagner la mienne...

J'ai commencé à travailler en faisant des stages dans tous les médias de ma région, ensuite j'ai fait une formation radio, puis j'ai été recruté, je suis allée faire mes études pour avoir mon diplôme et puis j'ai postuler au même titre que tout le monde, sans piston, ni mini-jupe, avec mon CV. J'ai choisi mon futur mari pour devenir mère au foyer et je me suis retiré du monde du travail comme convenu avant la naissance de mes enfants parce que c'est ce que je voulais faire et quand je travaillais dans un magazine au Maroc parce que ça me manquait trop, ma chronique n'était pas signé de mon nom volontairement... J'essaie toujours non pas d'être légitime parce que je pense qu'on est toujours à la place de quelqu'un pour quelqu'un, mais de me sentir légitime, moi. Si je me sens légitime à vivre ma vie parce que je sais que j'ai fourni les efforts nécessaires pour ça et que je peux en attester, alors je suis en paix avec moi même parce que je me respecte moi même et je sais que j'ai les armes pour me faire respecter.

Le problème avec la triche et ce fake world, c'est qu'il n'est absolument pas légitime pour revendiquer tout ce qu'il revendique et ne génère que haine, là où il devrait être prospère et amener la paix et la joie. C'est triste.

La vie de Ducobu et de ses camarades est en réalité une triste vie et ça, c'est légitime.


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