Le quartier Derb Omar

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il y a 12 ans 1 mois #4755 par MadameMaman
Le quartier Derb Omar a été créé par MadameMaman
J'ouvre des posts parce que j'ai envie de vous parler de certains quartiers de Casa que j'aime bien. J'y viendrais de temps en temps, quand je pourrais pour y mettre des photos et des liens ;)

Derb Omar est un de mes quartiers préférés à Casablanca. C'est un quartier souk où on trouve de tout, mais beaucoup de choses pour les commerces (vente en gros, mais au détail :laugh: ) et beaucoup de tissus et de mercerie. On y trouve aussi de la déco de maison (rideaux, tringles, poignées de porte, linge de maison...)
Et des ustensile de cuisine... On y trouve tellement de chose que je ne peux pas résumer :laugh:

Quartier très animé et travailleur, j'aime l'ambiance qui s'y diffuse, ça grouille de partout, c'est génial.

Habituellement, après un moment à Derb Omar, on est vidé :laugh:

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  • MadameMaman
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il y a 12 ans 1 mois - il y a 12 ans 1 mois #4756 par MadameMaman
Réponse de MadameMaman sur le sujet Re: Le quartier Derb Omar
Un article qui reflète bien Derb Omar et écrit comme j'aime :)


•L’ancien quartier commerçant de Casablanca en pleine mutation
Lifting en vue de Derb Omar

Mouna Izddine




Derb Omar, Casablanca. Mettre un terme aux anachronismes.



Ce samedi de juillet, comme à l’accoutumée, l’effervescence est à son comble à Derb Omar, en plein centre-ville de Casablanca. Le brouhaha est difficilement soutenable entre les klaxons des voitures, les cris des charretiers, les interpellations des vendeurs ambulants vantant leurs produits et les marchandages à voix haute des clients avec les commerçants patentés.
Pourtant, dans ce joyeux souk, reflet d’un commerce traditionaliste, tout le monde semble s’entendre. Et se retrouver. Des chalands aux revendeurs, grossistes et détaillants, en passant par les intermédiaires et les petites mains employées au noir. Des hommes dans la vingtaine, jeans sales et marcels blancs, déchargent un camion stationné devant un vendeur de fruits secs au gros.
Un jeune apprenti dispose de nouveaux ustensiles de cuisine sur les étals du magasin où il travaille tandis qu’une jeune mariée venue depuis Meknès trouver des rideaux pour son salon marocain s’arrête à chaque devanture dans l’espoir de dénicher le tissu rare au meilleur prix. A quelques pas d’elle, une grand-mère tente en vain de faire cesser les sanglots de son petit-fils, boudant après qu’on ne l’ait pas laissé emporter l’armée de petits soldats de plomb prussiens “made in China” vendus dans une échoppe à côté. Une lycéenne tétounaise, venue en vacances chez sa tante à Casablanca, touche, comme pour s’assurer de leur authenticité, les biscuits, le chocolat, le fromage edam et la charcuterie espagnole qu’elle a l’habitude de prendre chez elle au petit-déjeuner.
Ici, en effet, la foule est tout aussi bigarrée que la marchandise proposée. Avec, toujours, du côté des commerçants, des spécialités quasi-caricaturales: les tissus et l’ameublement pour les Fassis, le prêt-à-porter, l’électroménager et les produits alimentaires pour les Soussis. De grandes fortunes se sont faites ici. De la petite bourgeoisie musulmane et, dans une moindre mesure, juive, originaire de Fès, artisans et négociants modestes, aux anciens villageois berbères venus du Sud du Royaume se faire une place au soleil dans la tentaculaire métropole, avec pour seul capital un maigre pécule mais un sens aigu des affaires.
Pécule
Au fil des ans, “le Sentier de Casa”, comme le surnomment certains en référence au quartier homonyme de la capitale française, s’est transformé en un haut lieu du commerce citadin, générant des millions de dirhams au quotidien, avec son mode d’approvisionnement et de fonctionnement propre, ses codes tacites et ses grands noms.
Jusqu’à abriter, au dernier recensement, quelque 2.300 boutiques et créer, pour la seule année écoulée, près de 7.700 nouveaux emplois. Et les vétérans de Derb Omar racontent encore à ce jour aux nouveaux venus, comme ils l’ont entendu eux-mêmes de leurs aïeux, l’histoire de ce vendeur de tissus venus dans les années 1830 de la cité idrisside pour ouvrir la première échoppe à Derb Omar. Une véritable légende urbaine
Aujourd’hui, plus de 170 ans après sa naissance, ce poumon névralgique de la métropole économique, considéré même par certains comme le centre commercial le plus important de tout le Maroc, a perdu de sa superbe et d’aucuns s’inquiètent même pour son devenir. Beaucoup de commerçants ont en effet déménagé dans d’autres quartiers moins populaires, pour se rapprocher davantage de leur clientèle “haut de gamme”, au Maârif, et plus récemment, à Anfa, au très huppé “Triangle d’Or” et ses environs. Ils ont ainsi suivi le déplacement inexorable du cœ“ur de Casablanca et son éclatement en plusieurs centres, entamé depuis la fin des années 80.
Eclatement
Mais cette donne
urbanistique n’est pas la seule raison à l’origine de l’apathie de Derb Omar. D’autres menaces pèsent sur ce centre commercial séculaire.
Le quartier a réussi progressivement à contrecarrer et composer avec la compétition féroce et polyvalente des Chinois, venus s’installer par dizaines parmi eux à l’aube des années 2000. A la concurrence par les prix, très bas par ailleurs, les commerçants marocains de Derb Omar ont répondu par la solidarité, refusant de céder d’autres locaux aux vendeurs asiatiques, et arguant devant leur clientèle de la qualité de leurs produits et les facilités de paiement accordées par nombre d’entre eux, contrairement à leurs rivaux étrangers en affaires.
Et c’est probablement ces mêmes “avantages de proximité”, que d’aucuns voient également comme l’arme la plus redoutable du commerce traditionnel face au système de distribution moderne, qui risquent de porter préjudice à l’avenir du quartier.
En 2008, en effet, à Derb Omar, entre fournisseurs, grossistes et clients, prime encore une gestion des affaires à l’ancienne: réputation et engagement verbal contre chèque ou effet de commerce. Ou encore prédominance des liens de famille et du “régionalisme” dans le négoce et le recrutement de personnel. Autant de coutumes qui ont mis à mal certains commerçants qui se sont retrouvés sur le tapis, faute de preuves écrites à présenter devant la justice pour leur défense en cas de pépin.
Ajouté à cela une grande part d’ombre et d’informel dans les échanges, mais aussi la rémunération des employés, rarement déclarés et payés plus que le SMIG. Autant de pratiques qui amputent sensiblement les caisses de l’Etat et de ses institutions, des impôts à la sécurité sociale en passant par toutes sortes de taxes urbaines, commerciales et de cotisations diverses.
Coutumes
Mais, aujourd’hui, les autorités semblent plus que jamais déterminées à mettre un terme à ces anachronismes incohérents avec la vision du Casablanca moderne du troisième millénaire, tout en préservant ce quartier source de revenu de milliers de familles de la métropole et des quatre coins du pays, et source d’approvisionnement centrale pour la cité blanche.
C’est ainsi qu’a été signée, le mardi 22 juillet 2008, dans le cadre du plan Rawaj vision 2020, une convention-cadre entre le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami, la Wilaya de la région du Grand Casablanca, l’Agence urbaine de la métropole, le Conseil de la région, la Commune urbaine et la Chambre de commerce, pour la restructuration, la modernisation et la requalification prioritaire des commerces de proximité de la métropole. Parmi lesquels Derb Omar, Derb Ghallef, Souk Korea ou encore Prince Moulay Abdellah.
Objectif
Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement ne lésinera pas sur les moyens. Une dotation de 100 millions de dirhams a d’ores et déjà été débloquée au titre de l’année 2008 par le Fonds de développement du secteur du commerce et de la distribution, alors qu’une autre dotation de 200 millions de dhs devrait l’être sur la période 2009/2012. A terme, les autorités ambitionnent, via ces mises à niveau, de hisser la contribution du commerce et de la distribution au PIB national à 15% à l’horizon 2020, tout en générant plus de 450.000 emplois. Avec, en filigrane, un objectif final: vendre Casablanca en tant que destination majeure de shopping et de loisirs, auprès des Marocains comme des touristes étrangers. Il est fort à parier que cette fois-ci, les Chinois seront accueillis à bras ouverts.

www.maroc-hebdo.press.ma/Site-Maroc-hebd...tml_803/lifting.html
Dernière édition: il y a 12 ans 1 mois par MadameMaman.

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il y a 12 ans 1 mois #4757 par MadameMaman
Réponse de MadameMaman sur le sujet Re: Le quartier Derb Omar

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