Discrimination : les blanc.he.s doivent prendre leurs responsabilités.

La vie comme un art

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Je ne vais pas parler colonisation, je vais parler de ma famille, ce que j'en sais...

La dernière fois... Il y a longtemps déjà, après que j'eus compris que nous sommes tous des descendants à la peau foncée qui nous sommes séparés ensuite sur toute la surface du globe en nous adaptant à notre environnement en changeant de couleur de peau, mais aussi de mode de fonctionnement neurologique, j'ai remarqué la cheminée en face de chez moi. Je voyais cette fumée sortir du conduit. La chaleur, à la rencontre du froid se transformée pour devenir fumée.

La transformation de la matière par les températures... J'étais fascinée. Je me suis dis que c'était tout de même étrange d'arriver à concevoir que la chaleur, l'air chaud puisse devenir de la fumée, buée inclus, voir même se transformer en eau... Le fait d'accepter très facilement que l'air devienne de l'eau par l'action de la chaleur ne choque personne. On ne se pose même pas de question à ce sujet... Par contre, dire à voix haute que l'être humain noir devenu blanc par l'action du froid ou que le blanc qui s'est foncé par l'action de la chaleur a pu changer de mode de penser, a pu adapter ses fonctions cognitives pour survivre dans son environnement ça devient mururoa...

Et ça pour les deux côtés... Autant les blancs que les noirs ne veulent pas accepter qu'on officialise clairement qu'on ne fonctionne pas pareil, on ne vit pas pareil puisqu'on n'est pas pareil à cause de l'adaptation que nous avons fait dans notre environnement. Ce qui ne veut pas dire que l'adaptation ne peut pas se faire ailleurs, mais évidement elle demandera un apprentissage et une connaissance de son mode de fonctionnement premier pour pouvoir le rendre efficace et non douloureux dans le nouvel environnement.

Je pense à ça quand je pense au divorce traumatique de mes parents... Ma mère a dit une phrase un jour -elle ne l'a dit qu'une seule fois- qui m'a beaucoup marqué : "si on avait été au Cameroun, ton père n'aurait jamais divorcé, mon père et mes frères, ma famille ne l'aurait jamais laissé faire."

Et je pense qu'elle a raison. Sur toutes les photos familiales que j'ai sauvé autant chez ma mère que chez mon père, on voit que mon père est très bien accueilli par sa belle-famille. Il est le seul blanc au milieu de tous les noirs et personne n'a l'air de s'en offusquer, au contraire, tout le monde fait bloc autour de lui. Il faut vraiment être un blanc con pour se dire que c'est parce que les noirs étaient impressionnés par le blanc. Les noirs sont très intelligents ou très cons, dotés de réflexion et de sentiments, connaissent l'amour et la haine aussi bien que les blancs, même si c'est dans des fonctionnements différents, c'est exactement la même chose. Mon père a été bien reçu parce qu'il s'est bien présenté à sa belle-famille comme étant digne de confiance pour construire une famille avec ma mère et élever les enfants correctement, une famille normale en somme.

Mais il n'a pas tenu sa promesse et ses engagements. A peine arrivé en France, il a frappé ma mère, l'a mise à la rue avec ses 3 enfants. Peu importe le motif, il n'y a absolument aucun motif qui peut justifier un acte pareil.

J'ai essayé de me mettre à la place de tout le monde dans cette histoire. Je suis devenue le blanc marié à la noire en France après avoir passé 15 ans à être le blanc marié à la noire en Afrique... Si les 15 premières années tout le monde pouvait louer les efforts d'adaptation de mon père en Afrique et son amour pour une des femmes de la terre mère au point de lui faire des enfants et de vivre avec les siens, en France la chanson n'était plus la même quand on devient celui qui baise la noireaude et ses bâtards. Quand on doit affronter sa propre famille qui se ligue unanimement contre son épouse et en dépeint un tableau nauséabond. Quand la même dite épouse se met à porter sur les siens un regard d'Africaine avec ses traditions et son mode de réflexions... Celle qui était l'outil d'intégration au soleil est devenu le sac de sable de la montgolfière dans le froid... Rajoutez à cela les difficultés économique du pays et tout un fonctionnement familiale à repenser et ça devient explosif.

Et puis il y a moi... Moi et les autres comme moi, nombreux. Nous qui sommes les fruits (défendus) de ces amours mixtes ou qui avons suivi un français ou une française par amour ou par autre chose... Nous sommes là aujourd'hui, ni accepté ici, ni accepté là bas.

Je suis française de naissance. Ici, à Bordeaux, depuis 30 ans. Depuis que j'ai 8 ans... J'ai fait toute ma scolarité ici, je mange les plats d'ici, j'ai la même religion et mon nom est d'ici. Mes filles sont blanches, portent des prénoms de blanches et un nom de famille de blanches. Elles sont allées à l'école publique, vont au Conservatoire et apprennent à danser comme on danse ici.

Je participe à la vie bordelaise. J'ai monté des projets associatifs, lancé des événements bénévole, tenue un commerce, je suis polie, quoi qu'on veuille faire penser de moi et peu importe l'image que je prends quand je vais me déchaîner sur mes espaces d'écriture publique pour défendre mes causes, je suis très accessible et majoritairement toujours souriante.

Mais... Pour commencer à travailler j'ai dû passer par la porte de la diversité culturelle... Alors que ma culture est made in Bordeaux... Quand je fais appel à la justice je peux aller me faire enculer, quand je vais porter plainte mes plaintes ne sont même pas reçus et face à la police qui me jette des regards noirs depuis quelques temps je commence très sérieusement à avoir peur, sincèrement. Mes affaires n'avancent pas, je suis censurée sur les réseaux, on me fait passer pour folle, pour injurieuse, pour pute, pour exactement le contraire de ce que je suis, on se prépare à me jeter en pâture pour faire porter je ne sais quoi dont je me carre le cul en me forçant à vivre la précarité heureuse histoire de tester là où ça fonctionne et là où ça merde. Mes enfants sont de ce fait privées de tout leur droit puisque leur père blanc s'est barré avec les applaudissements générales pour avoir bien baiser la noire et je me retrouve à devoir mendier des aides à celles là même à qui je devrais donner des conseils pour se sortir de leur vie de zombie...

C'est d'une injustice impardonnable. C'est horrible.

Je ne suis pas aller chercher quelqu'un pour qu'on m'arrache de mon Cameroun natale, moi j'y serais bien resté même et maintenant que je suis implantée à Bordeaux où la juge a obligé ma mère à rester dans le jugement de divorce sous peine de se voir retirer ses enfants, il est hors de question que je subisse toutes ces conneries. Je suis diplômée, j'ai suivi tout le chemin de l'ascenseur social à la lettre et je me retrouve en face de ceux qui comme mon père, ne tiennent pas leurs engagements, zéro, aucun, me prennent pour une pouilleuse, me foute à la porte de chez moi sachant très bien que je suis sans défense et que ma survie en va de leur responsabilité puisque si je suis là, c'est LEUR FAUTE !!! S'il y a autant de pays francophones c'est bien que les français l'ont cherché non ? Il faut assumer maintenant parce que ces pays là ne sont pas venus nous chercher ! Nous avons laisser nos hommes et nos femmes partir au soleil déranger des peuples qui étaient adaptés à leur environnement et dans la violence nous les avons arraché à leur terre !!! Nous avons un mode de vie à ce point dégueulasse qu'il bousille tout l'éco système mondial et chasse les populations qui ne nous ont rien demandé et se retrouvent obligées de venir mendier chez nous, se droguer, voler parce que nous n'assumons pas nos responsabilités... Notre responsabilités à dire la vérité.

Je crois qu'il est grand temps que les blancs prennent leur responsabilité et que nous commencions (oui, parce que vous ne le savez peut être pas ici, mais je suis aussi une blanche, les camerounais vous expliqueront ça mieux que moi) à assumer le fait que tous les noirs et les arabes qui arrivent en masse parce qu'on leur pourri leur lieux de vie sont de notre responsabilité et que si on arrêtait deux secondes de refaire l'histoire en ce faisant passer pour les gentils de l'histoire alors que nous sommes de belles crevures, ça irait beaucoup mieux !

La dernière fois, je suis allée avec les petites à une exposition sur l'histoire de Bordeaux... Pitié !!! Arrêtons de faire l'histoire et de raconter de la merde à nos enfants ! Il faut que les enfants sachent ce qu'il s'est passé pour pouvoir tenir une ligne de conduite saine ! Sans ça nous continuerons à mettre de côté des gens comme moi et tant et tant d'autre, qui sont plus français que la France elle même, qui se battent pour se pays et qui pourrait faire naître la beauté de la France... Parce qu'elle est magnifique, la France, une fois débarassée de toute sa crasse. Parce que la crasse n'a pas de couleur de peau, la crasse est dans la tête.

*Je ne me relis pas, désolée.


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