Le syndrome de la Schtroumpfette (article de nov 2013)

La vie comme un art

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Viens avec moi, viens je t’emmène au pays des Schtroumpfs…

 

Le CSA français a publié récemment sa règle du 3-6-9… Pas de télé avant 3 ans, pas de jeux vidéos avant 6 et pas de réseau sociaux avant 9. Pour faire court.

 

Appliquée que je suis en bonne mère consciencieuse de donner le meilleur à mes enfants, j’ai donc supprimé la télévision de ma vie. Plus de télé. Ma petite dernière ayant deux ans, elle annule le droit à la télévision de son aînée de 5 ans.

 

Pour pallier à ce manque visuelle et ludique, j’ai autorisé les sœurs amies à regarder les dessins animés dans l’ordinateur, sous le contrôle stricte de ma toute puissance parentale. Elles ont choisis de jeter leur dévolu sur les Schtroumpfs. J’ai choisi de les y autoriser.

Et j’ai enfin tout compris. Grâce au merveilleux pays des Schtroumpfs, j’ai appris d’où je venais, à quoi je servais et quelle était ma place sociale ! Merci les Schtroumpfs !

Si je me reconnais dans le seul personnage féminin de ce monde infantile, je suis donc une créature du mal, crée par Gargamel en personne dans le but de nuire à ses ennemis de toujours : les bons petits Schtroumpfs qui vivent paisiblement dans la forêt, entre homme immortels.

Je suis née brune, mauvaise et mal coiffée. La vilainie hante mon corps, unique modèle du genre, dès le commencement.

Je me suis infiltré dans le monde des hommes par ruse et méchanceté en simulant la faiblesse qui a ému des Schtroumpfs purs dans leur sentiment et enclin à aider la pauvre femelle que j’étais, même moche.

J’ai étais accepté comme une membre du clan, malgré ma différence de femelle qui me confère une solitude insondable, mais que je ne vois pas, trop occupée que je suis à répondre aux ordres diabolique de mon créateur meurtier.

Et puis un jour, pris la main dans le pot de confiture de mon plan machiavélique, j’ai craqué et avoué à la sagesse patriarcale incarnée dans Grand Schtroumpf le mal qui me rongeait depuis toujours. Poussé par mon manque de tendresse et par ma solitude sus-citée plus haut, par besoin de me rapprocher de mes frères les hommes, j’ai avoué mon mal être et le triste destin de ma condition d’envoyée du mal.

Par bonheur, la compassion générale de mes confrères pures a pu me sauver ! Et comment me sauver ? Par la couleur de mes cheveux et mon apparence en tout premier lieu ! Je ne pouvais décemment pas rester aussi laide et brune ! Ma toison capillaire ne pouvait pas rester aussi courte et échevelé ! Noooooon ! Il me fallait belle ! Il me fallait blonde ! Il me fallait chevelu ! Grâce à une de ses potions magique, le Grand Patriarschtroumpf m’a donc transformé en quelque chose de plus doux, de plus beau, de plus femme ! Même si cela ne me ressemblait plus en rien, même si la société Schtroumpf m’enlevait l’essence même de ce qui me composait, en me guérissant du mal dont j’étais pétrie, j’étais schtroumpfement heureuse d’être enfin accepté pour moi ! Une Schtroumpfette ! La Schtroumpfette ! L’être fragile et si beau que les hommes pourraient protégé, choyé, aimé, désiré… La mère des petits Shtroumpf trouvait dans la forêt au hasard de mes promenades solitaires et recueilli par mon cœur maternel tellement enclin à aimer et moucher des êtres inférieures.

Enfin j’ai compris… Oui, grâce au CSA, au Schtroumpf et surtout grâce au Grand Schtroumpf, j’ai compris que je ne serais jamais défini que par mon sexe dans le village des Schtroumpfs. Je ne suis pas Schtroumpfette grognonne, joyeuse ou artiste, je ne suis pas intelligente, gourmande ou costaud, nooooooooon ! Je suis Schtroumpfette. Et ça, dit tout de moi.

Avant je me demandais pourquoi le peuple avait pu accepter si docilement qu’une seule femme fasse partie d’un gouvernement de 31 personnes dirigé par un sage à la barbe blanche… Mais ça, c’était avant.

 

 


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