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Ma petite dernière, 5 ans, a choisi d'apprendre à jouer aux échecs il y a quelques mois... Personnellement, je ne sais pas jouer aux échecs, je n'aime pas tout ce que ce jeu connote et je ne souhaite absolument pas apprendre, mais face à son insistance, j'ai finis par l'inscrire dans un club...

Le premier souci a été qu'il n'y a pas de groupe de son âge. Les enfants du club d'échecs à côté de chez nous sont accepté à partir de 6 ans. Comme elle avait vraiment envie d'apprendre, nous en avons longuement discuté ensemble et je suis allée avec elle pour négocier sa place avec le directeur du centre. Je pensais qu'au moins, elle serait certaine que j'étais allé au bout de son envie et que le refus ne venait pas de moi... J'ai été vraiment rassuré que le directeur du club apporte beaucoup d'attention à savoir si c'était bien la petite qui voulait venir. Comme c'était bien le cas, il l'a autorisé à suivre des cours particuliers avec un jeune professeur d'échec, une fois par semaine.

Le deal qui a été conclu avec ma fille est que quand elle aura le niveau pour rejoindre les autres enfants du groupe des 6 ans, elle pourra monter d'un niveau.

J'étais un peu perplexe.

Franchement perplexe en fait...

Ma fille déteste perdre. C'est maladif. Elle fait des crises de colère quand elle perd et se met vraiment dans des états pas possible. Depuis toujours, sa grande soeur et moi devons faire beaucoup d'efforts quand nous jouons avec elle, parce que la crise nous guette à chaque pas !

A tel point qu'il nous est parfois arrivé de refuser de jouer avec elle quand nous la voyions déjà tendue à la base parce que c'est à peu près sûr que ça va partir en coquillette.

Le premiers cours, elle a fait une crise.

Le deuxième cours, son professeur a supprimé la notion de gagnant/perdant et je l'ai menacé de ne plus l'accompagner aux échecs, elle n'a pas fait de crise.

Le troisième cours, elle a commencé une crise, mais au final, elle a su se canaliser.

Le quatrième cours, elle était inattentive et distraite, mais n'a pas fait de crise.

Puis petit à petit, ma fille a appris à perdre, donc à jouer et a fait des progrès impressionnant grâce aux échecs. Sa volonté de progresser dans le jeu m'a permis d'enclencher des négociations avec elle pour un processus de fin de crise qui nous a mené vers la paix définitive.

Depuis qu'elle va aux échecs, j'ai l'impression qu'elle a trouvé un univers qui lui correspond complètement et dans lequel elle s'épanouit et se sent à sa place. Elle est très à l'aise dans le club. Même si elle est une toute petite fille parmi des hommes adultes concentrés devant leur jeu, elle ne se démonte jamais quand il faut traverser la pièce pour aller à sa place avec son professeur. Elle fait de sérieux efforts pour se concentrer, ce qui n'est pas vraiment son fort et tout ses efforts sont visibles et rejaillissent sur son quotidien.

Jamais je n'aurais pensé qu'une activité extra-scolaire puisse à ce point être un véritable outil d'éducation et j'avoue que je suis assez bluffé par ma fille et par tout les défis qu'elle a su relever pour atteindre et approfondir sa passion des échecs. Son niveau reste correct et correspond à celui d'une enfant de 5 ans, elle s'épanouit à essayer de battre un jour son professeur et je m'en amuse beaucoup avec elle. Elle a enfin pu comprendre qu'elle a 5 ans et qu'à 5 ans, même quand on arrive à faire beaucoup de chose avec facilité, on ne maîtrise pas tout parce qu'il faut apprendre et que l'apprentissage contient la notion d'échec et de recommencer pour arrêter d'échouer.

C'est un univers très singulier pour une petite fille de 5 ans, mais c'est l'univers de ma fille et maintenant je le respecte et l'admire infiniment.


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