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Je ne comprends même pas que je sois en train d’écrire ce papier tellement pour moi la logique du sujet coule de sens… mais ce matin, en passant devant un sexe shop nouvellement installé à quelques pas d’une école maternelle j’en suis arrivé à la conclusion que la France ne respecte plus le temps d’innocence nécessaire à l’enfant pour un bon développement psychique et qu'il n'y a pas d'outil juridique efficace pour la protection des mineurs sur des sujets graves de plus en plus banalisés.

 Les échanges d’hormones humains sont des mécanismes complexes que l’on maîtrise de plus en plus et que l’on comprend maintenant très bien. On sait que les enfants ne sont pas concernés par les échanges d’hormones qui accompagnent la sexualité et qui se développeront à l’adolescence lors de l’arrivée du cocktail hormonal. C’est donc à l’adolescence que le jeune humain sera confronté au désir de la découverte de l'amour physique.

 Entre temps, avant d’arriver à l’adolescence, l’enfant est dans un monde de découvertes et d'apprentissages des rituels civiques, des codes sociaux harmonieux à respecter et du renforcement de sa motricité et de sa capacité physique, ce qui demande déjà une très forte concentration en énergie pour l’occuper suffisamment jusqu’à l’éclosion de ses hormones qui le conduira à son initiation sexuelle.

 Le fait de plonger un être immature dans un monde qui ne le concerne pas est réellement une maltraitance agressive et irrespectueuse de l'enfant de la part de ceux et celles qui exercent ces pratiques consciemment ou pas. Cela va ouvrir des portes à nombres de déviances que l’enfant lui même, devenu adulte, ne pourra plus identifier comme déviances tellement il aura l’impression que cela a toujours été comme cela. Sentiment renforcé par l’acceptation tacite des adultes qui l’entourent et le confrontent dans sa déviance et sa dysharmonie dès son plus jeunes âges, eux même parfois coupé des besoins fondamentaux de l'humain...

 Quand je passe devant des sexes, des plugs, des cravaches et des fouets avec mes deux petites filles de 6 et 8 ans, je me demande vraiment si les français sont devenus fous et folles au point d’imposer ces visions à la partie de sa société la plus immature qui n’est pas préparé à de telles confrontations qui restent profondément violentes pour les plus jeunes. Nous parlons d'individus qui tournent la tête en face d'un bisou à la télé ou rougissent de donner la main à leur amoureuse à la maternelle... Il faut se le rappeler.

 En ce moment, ma ville de Bordeaux a disséminé un peu partout dans ses rues, des statues d'homme en bronze entièrement nu, pénis tombant devant les yeux ahuris des citoyens et des citoyennes qui se demandent souvent ce qu’ils ont fait pour mériter ça avant de se prendre en photo avec une tête mi-bête, mi-sourire...

 Quand je me retrouve devant ces statuts avec mes enfants, je prends le temps de discuter avec elles devant ce pénis que l'on nous sert en réflexion et que l'on met à disposition sous leurs yeux d'enfant, en leur demandant si elles pensent que les gens accepteraient de voir un vagin de la même façon qu’on nous impose ces pénis lors de nos promenades.

 Pour avoir été plusieurs fois censurée sur Facebook il y a 2 ans lorsque je militais pour le droit à afficher mon propre corps et notamment mes tétons, moi même, si je le souhaitais, à l’instar des marques qui se servent joyeusement du corps des femmes pour vendre leur produit, j’ai pu déjà engager ce dialogue avec mes enfants sur la vision, ou plutôt la schizophrénie de la société française sur les corps humaines.

 Grâce à Dieu, ce qui ressort de nos conversations est que mes filles ont de plus en plus conscience -grâce aussi à mon travail de mère qui les incite à se poser des questions et à se battre pour leurs idées positives pour tous, coûte que coûte- que la société les considère comme des sous-personnes du genre humain en tant que fille et en tant qu’enfant et c’est souvent elles qui maintenant pointent du doigt des dysfonctionnements de la société à leur égard, en tant qu'enfant souvent et en tant que fille parfois. Des dysfonctionnement que je me fais un devoir de dénoncer, comme pour le cas de ce sexe shop, qui rejoint un autre sexe shop placé dans la deuxième rue qui serait la seule deuxième option possible pour aller à l’école sans être agressées visuellement par des bites. Nous sommes maintenant cernées...

 Respecte t-on encore le temps d’innocence nécessaire au bon développement de nos enfants et sommes nous suffisamment pourvu d'outils juridiques pour protéger nos enfants de la banalisation de ce phénomène qui est en passe de devenir une exception française de la culture de la violence sur les enfants et les plus faibles ?

 


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