Se créer une communauté de mamans avant d'accoucher... Bonne idée ?

La vie comme un art

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Quand j'ai lancé mon site il y a 10 ans, je voulais créer une communauté de Mamans pour que nous puissions co-élever nos enfants ensemble....

Après avoir passé toute ma grossesse allongé à parler avec des femmes enceintes ou déjà mère sur un forum français, j'ai eu envie de vivre cette expérience IRL. Je voulais retrouver ce plaisir de partager mon quotidien avec d'autres femmes en faisant grandir nos enfants ensemble. C'était vraiment le projet de vie que j'avais mis en place pour ma famille et moi.

J'ai donc réunit autour de moi une petite communauté d'une cinquantaine de femmes, dont une vingtaine très actives qui se réunissaient une fois par mois pendant mes Mom Café dans un restaurant de Casablanca, ou pendant nos sorties en famille entre équitation et plage ou autres afterworks hebdomadaires entre copines...

Pendant deux ans, j'ai très largement profité de ma communauté de Mamans, autant pour divertir mes enfants et moi même, que pour m'instruire sur la maternité ou le Maroc. J'ai pu voir à quel point il est utile et plaisant de faire partie d'un réseau toujours prêt à dépanner et à rendre service, présent pour fêter les bons moments ou traverser les moins bons...

Et puis j'ai dû partir en France en plein scandale pour vivre ma grossesse sereinement et sortir du réseau et je me suis posé beaucoup de question sur la sincérité des sentiments que les membres avaient entre eux. Je me suis retrouvée face à la superficialité des sentiments qui au final, sous des airs d'entraide dessine les barreaux de la prison sociale que je décidais finalement de fuir...

Le fonctionnement en réseaux n'est pas toujours une bonne chose, que ce soit le réseau familiale, amicale ou professionnel, c'est tout autant d'enfermement de ce que nous pouvons être et de frein à notre développement. Je sais que les communautés sont plutôt vu comme des outils de protection et de développement, mais j'ai voulu savoir comment évoluerait quelqu'un dénué de tous réseaux, sorti de toutes communautés.

Première étape, je me suis affranchie de ma famille ! C'est la première libération que j'ai fait. Je me suis battue pour pouvoir être entièrement qui je voulais être, qui je pouvais être, qui je suis et cela peu importe que cela plaise ou pas, quitte à me retrouver seule. Bien évidemment, j'espérais que certains membres de ma famille me comprendraient et resteraient proche, mais cela n'a pas été le cas. En poussant loin mon expérimentation, notamment dans mes recherches sur l'autisme, ou même mes combats pour le respect des droits des enfants, je me suis rendu compte que les membres de ma famille s'éloignaient de moi pour ne pas avoir à supporter le poids de mes combats et surtout de mes défaites contre plus gros que moi...

J'ai pu voir alors des visages inattendus sur les têtes de ma famille. Des visages vrais que je n'aurais jamais eu l'occasion de voir si j'avais continué à entretenir et nourrir mon réseau de mon énergie, mon adaptation à un système sénile et de ma gentillesse. Je ne regrette absolument pas d'avoir fait ça parce que du coups j'ai l'impression que je connais mieux les gens qui m'entourent et ne suis plus dans l'illusion d'une famille qui n'existait que par la magie de l'hypocrisie. Dorénavant quand je parle avec un des miens, lui et moi savons très bien qui a fait quoi et qui peut se regarder dans une glace ou garder la tête haute. C'est une très grande fierté pour moi d'avoir réussi à ajusté mon image dans ma famille et à imposer qui je suis vraiment.

Ensuite j'ai dû me nettoyer de mon réseau de connaissances, ceux et celles qui pensent nous connaître parce qu'on a partagé une année de CM1 ou parce qu'on faisait de la danse ensemble en 5ème4... Ou encore parce qu'ils venaient à mon bar quand j'étais serveuse en 2005... J'ai toujours essayé de ne jamais être hautaine, désagréable ou injurieuse, mais la simple façon d'affirmer mes opinions en dehors de toutes conventions sociales suffisait à me faire sortir du club. Pour se débarrasser du vernis sociale, il suffit simplement de dire la vérité, rien que la vérité, sans l'enrober de miel et c'est radical. Je pense qu'en tout et pour tout cela a dû durer 2 ans pour que je puisse me nettoyer complètement de ce vernis sociale et pour qu'il soit officiel pour tous que les pincettes et moi avions un statut "c'est compliqué" sur les réseaux.

La dernière communauté qu'il me restait à quitter et non la moindre, c'est la communauté des Mamans... C'était très compliqué et beaucoup plus long. Déjà parce que la charge affective était très forte pour moi... Je les aimais sincèrement et m'étais habituée à elles, à leurs enfants, à leurs histoires... Elles faisaient toutes partie de ma vie, mais je voulais aller jusqu'au bout. Je voulais voir comment ça se passe quand on porte la vérité en bandoulière, vaille que vaille, quitte à tout perdre.

J'ai tout perdu.

Comme les Mamans étaient aussi mon gagne-pain puisque mon site est centré sur la maternité, l'enfance et la féminité, tout mon réseau professionnel autour de mes thèmes préférés a fondu comme neige au soleil pour laisser place au vide et à la vérité.

Aujourd'hui, le fait de dire toujours la vérité encore m'a vidé de tout ce qui était faux dans ma vie et au final je me retrouve seule avec mes 2 enfants et en vérité, c'est un bonheur sans nom... Nous sommes tellement heureuses... Je profite de chaque seconde qui passe comme un cadeau de Dieu, j'essaie de graver tous ces moments précieux et uniques en moi, de les imprimer sur mon corps, dans ma tête, sous ma peau partout ou je peux. Je respire en me disant "profite bien, inspire tout ce que tu peux comme bonheur parce que c'est immense ce que tu es en train de vivre, c'est exceptionnel et c'est bientôt fini..." Comme un chapitre qui se fermera forcèment tôt ou tard. Sans que la suite ne me fasse peur.

La vie que la vérité m'a amené est une vie indescriptible. On ne peut pas la comprendre si on ne la vit pas. On ne ment pas, jamais, à personne. Tout est en adéquation avec nous, fait pour nous. Ce que les gens pensent de nous ne nous blesse pas tant parce que c'est la vérité, vu que c'est ce que nous avons dit et ce que nous vivons, il n'y a aucune honte, aucune peur que quelqu'un révèle je ne sais quoi ou nous attaque. On n'attaque pas la vérité ou alors il faut être fou...

Les seules tristesses viennent des incompréhensions que peuvent vivre les gens qu'on aime et qui ne nous demandent pas plus d'éclairage et préfèrent s'éloigner de nous pour se protéger de la vérité. Parce que la blessure est toujours vive et profonde. La blessure de la vérité est terrible. Mais je sais par expérience que quand on prend le temps de l'analyser et de la soigner, le simple fait d'avoir fait saigner cette plaie là est le premier pas vers la guérison. Comme un furoncle qu'on explose et qui prend ensuite beaucoup de temps pour se résorber et montrer la force de la peau devenu saine.

Les seuls réseaux que je ménage encore, doucement, ce sont ceux de mes enfants, en les y accompagnant... Parce que je veux leur apprendre à faire partie d'une communauté. Parce que je pense que le vrai choix, c'est quand on sait vraiment ce qu'il y a à choisir. Je veux qu'elles sachent faire partie d'une communauté avec un grand sens des responsabilités, mais je veux aussi qu'elles aient toujours conscience qu'elles ne sont les prisonnières, ni les bourreaux de personne et que même seule, ça passe.

Je ne suis pas fermée à recréer une communauté, d'ailleurs le site est construit dans ce sens et ouvert pour ça et je l'ai toujours dirigé dans cette direction... Tout est prêt et ouvert pour recevoir une nouvelle communauté de gens intéressés par mon travail, mes idées, ma famille... Il y a le forum, les commentaires disponibles sous chaque article, j'ai toujours vingt milles évènements en tête à organiser pour nous amuser... Et je sais que les expériences passées, tout ce travail et ce temps, ces débats et ces combats seront une force supplémentaire pour ma petite communauté. Et si je reste seule, je suis sûre que ce sera parfait aussi. Je ne crains plus ni l'un, ni l'autre parce que je les connais.

Tout cela aura été plus que nécessaire pour moi et pour mes enfants.

On avance, on continue à avancer.

Se créer une communauté de Mamans avant d'accoucher, très très bonne idée. Mais savoir en sortir aussi pour mieux se découvrir et s'analyser, parfait.


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