L'amour n'a pas de loi : assumer son amour

La vie comme un art

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Se mettre en couple c'est comme un mandat présidentiel. On hérite de ce qu'il y avait avant et on a des responsabilités sur ce qu'il y aura après...

Quand j'ai eu 20 ans, je suis tombé amoureuse d'un homme. Je ne savais absolument pas qui il était. Je pensais avoir affaire à un restaurateur d'une trentaine d'années et en réalité il s'agissait d'un homme de la nuit de 45 ans. J'ai mis longtemps à accepter la différence d'âge, mais comme il ne les faisait vraiment pas et que je l'aimais vraiment beaucoup, le temps et son amour ont permis que je l'accepte.

Pendant des années nous avons vécu une relation très légère et libre, mais aussi profonde et solidaire. Je pouvais aller le voir quand je voulais, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit et je lui laissais également une grande liberté dans sa vie. Nous parlions beaucoup quand nous étions ensemble, mais on préférait surtout faire l'amour. Il a donc fallut quelques temps pour qu'on se découvre et qu'on apprenne qui on était l'un et l'autre en dehors de cette relation de tendresse qui nous servait de refuge.

Un jour il m'a confié avoir fait de la prison pour des braquages, mais avoir payé sa dette à la société et être sorti de toutes ces histoires sans aucune envie d'y retourner, jamais. Je l'ai crût. Parce qu'il était sincère. Un peu plus tard il m'a confié avoir fait 8 ans de prison. J'avais 20 ans. Je ne connaissais déjà pas grand chose à la vie, alors au système pénal ou carcéral encore moins...

Au détour d'une conversation avec un ami, alors que j'expliquais sans le nommer que j'avais un ami qui avait fait 8 ans de prison, mon ami abasourdi m'a lancé "putain, 8 ans c'est un meurtre avec préméditation minimum avec la remise de peine !" Je crois que mes fesses se sont enfoncées dans mon siège et que mes yeux sont sortis de mon crâne. Je suis donc allée voir mon amoureux et je lui ai demandé, gentiment, s'il avait tué quelqu'un... C'était irréel. Que ces mots là sortent de ma bouche, à moi qui avait été traumatisée pour une seule heure de colle au collège, c'était lunaire... Et quand il m'a répondu que oui, tout a basculé.

Il avait tué un homme... Je faisais l'amour avec un homme qui avait tué un homme... Cela faisais des semaines, des mois, que je partageais la plus jolie relation de ma vie avec un meurtrier...

C'est de là que j'ai élaboré cette règle : ce qu'il y avait avant moi, ce n'est pas moi. On ne peut m'attribuer que ce qui se passe sous mon mandat. Et je suis responsable de l'état dans lequel je laisse les gens que j'ai aimé.

C'est ce qui me permet de me sentir libre d'aimer qui je veux, peut importe ce qu'il a fait ou a été avant moi, tant qu'il accepte avec sincérité de ne plus l'être ou le faire pendant le temps que nous partagerons ensemble. Parce que j'ai foi en moi et en mon amour. J'ai foi en ce que j'apporte comme stabilité et comme force à l'homme que j'aime et je sais le travail que je déploie dans une Maison pour que tout le monde s'y sente bien donc le passé ne me fait pas peur tant qu'il reste à sa place. Si cette condition là est assurée, je signe. Si je vois qu'il y a des menaces de résurgences du passé dans mon présent, je ne m'engage pas.

Nous avons fini par nous séparer au bout de 5 ans d'une très belle relation parce qu'il ne voulait pas d'enfant et que moi j'en avais l'impérieux besoin. Mais cette histoire a forgé toute ma façon de voir les choses et la vie et reste un pilier de ce que je suis.

Pour moi, il est impératif que les hommes que j'ai fréquenté ressortent de notre relation mieux qu'ils n'y sont rentrés. Je ne casse pas un homme que j'ai aimé derrière moi. Au contraire, je lui souhaite une vie douce et épanouie parce que je respecte l'amour que je lui ai donné et que je veux que mon amour porte ses fruits loin et longtemps. C'est pour ça que j'étais très heureuse à chaque annonce des grossesses de la femme de mon ex et c'est pour ça que je suis sereine quand je sais que c'est lui m'a bousillé et détruit nos enfants, mais que moi, je n'ai pas détruit sa vie ni empêché par tous les moyens qu'il avance et se reconstruise. Je sais que ça peut paraître bizarre, mais je suis croyante et seul Dieu me juge donc je tente de faire au mieux pour laisser propre derrière moi, même avec des porcs comme mon ex. Je ne le ménage pas non plus, je ne l'encense pas, mais je ne triche pas et n'agis pas pour sa chute. Je me contente de réclamer les droits de mes enfants et de faire en sorte de leur éviter la haine qu'il pourrait faire naître dans leur coeur de petites filles privées de papa, par son absence et son silence.

Je me suis dit qu'il pouvait être intéressant pour d'autre femmes de connaître ma technique du mandat présidentiel pour gérer les réputations lourdes de leurs copains et pouvoir croire à l'amour qu'elles ressentent et qu'elles ne peuvent pas ignorer.

Je pense que quand on aime quelqu'un, il faut aller vers cet amour. Une fois à l'intérieur, chacun doit travailler à aménager un espace sain et paisible, propre et accueillant pour l'autre. Se mettre en couple avec quelqu'un c'est s'offrir le droit de commencer non seulement une nouvelle histoire amoureuse, mais aussi, un nouveau mode de vie plus riche, plus stable et plus équilibré, qui apportera véritablement tout ce qu'il manquait à l'un comme à l'autre, aux yeux de tous.

S'il a fait des conneries avant moi, merci de vous adresser à ces ex.


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