Pourquoi Albert ?

La vie comme un art

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Ma fille m'a demandé : pourquoi Albert ?

C'est vrai que ça fait maintenant 4 ans que je suis amoureuse d'Albert Levy et que toute ma vie est pailletée de sa présence. Ou plutôt de son absence.

Pourquoi Albert... Au départ, je ne voulais pas d'Albert. Trop gros pour moi, trop riche, trop beau, trop trop... En vérité j'ai fuis Albert, mais Albert a les moyens de faire en sorte qu'on ne le fuit pas. Donc, comme j'avais besoin d'aimer un homme parce que je suis une amoureuse dans l'âme et que je me séparais du père de mes enfants, j'ai gardé Albert parce que je pensais qu'il était un bon fantasme et qu'il serait suffisamment distant pour me laisser le temps de me relever. J'aimais l'idée de partager ma vie avec cet homme, en échange épistolaire et de me donner en défi de le faire venir à moi, autant que de l'en éloigner... Il y avait une sorte de challenge à la base. Le challenge de le faire partir je crois, ou rester, ou les deux.

J'étais brulante. Je cramais tout, tout le monde. Je venais de me faire baiser par le père de mes enfants et ce n'est pas un homme qui allait venir me raconter sa merde et repartir indemne. Avec Albert il y avait un côté "viens que je te brûle ta gueule de con comme les autres gros bâtard de ta race"...

Et puis il m'a fait rire. En une phrase. Je lui crachais à la gueule et il me répondait "où ça un oiseau ?" C'était tellement débile que c'était tordant. Alors je me suis dis qu'il avait beaucoup d'expérience. Déjà pour continuer à parler à une furieuse comme moi qui aurait dû le sucer de haut en bas... Et ensuite pour savoir comment me parler, ou pas.

Albert m'a amené dans son jeu sans penser que je saurais y jouer et a arrêté de joué quand il a vu que je le voyais faire et ça m'a touché quelque part, même si j'étais déjà blessé de l'avoir vu se moquer de moi publiquement... C'était sa façon d'être. Je faisais à peu près pareil avec tout le monde sans que personne ne me voit jamais donc, bon... Je me suis dit qu'il le paierait bien d'une façon ou d'une autre plus tard. Lui aussi a dû se le dire sans doute puisqu'il a arrêté immédiatement. La vérité ça m'a touché quand même qu'il arrête tout de suite et regrette.

J'ai rencontré Albert pour lui montrer qu'il n'était pas au niveau. Que ça ne servait à rien. Que ça ne durerait pas. Et qu'il fallait me laisser tranquille définitivement maintenant sans me mettre de bâton dans les roues comme le font les hommes comme lui qui ont du pouvoir et que les filles refusent. C'est ce qui peut arriver de pire dans une vie de femme : rencontrer un homme qui a du pouvoir et qui a décider qu'il nous baiserait et qu'on serait son trophée publique. Lui dire non publiquement, même si c'est lui qui nous a affiché publiquement, c'est le tuer socialement et donc se suicider.

Je me suis dit que j'allais rencontrer Albert, baiser avec lui, ou pas, mais me montrer suffisamment encline à le faire, avec mon caractère pourrie par les hommes pour lui faire passer l'envie de revenir me faire chier...

Je savais qu'à mon retour je devrais rentrer dans la précarité et commencer mon livre et mes expériences donc j'ai pris ça comme une sorte d'enterrement de vie de jeune fille ou je m'envoie en l'air avec le strip teaser avant de signer le contrat de mariage.

Bon. Le strip-teaser m'a refusé !!! Un con ce type !!! Il m'a fait la bise !!! Une bise sur chaque joue, même pas avec sa bouche, ça me rend dingue de faire ça ! Il m'a fait une bise des joues et il est allé se coucher sa race ! Le lendemain matin j'ai essayé de le violer, mais il m'a fait une clef de bras donc j'ai lâché l'affaire (et j'exagère à peine...).

En rentrant à la Maison, j'avais un gros dilemme avec Albert... Déjà j'avais la bises des joues coincée dans la gorge... L'amertume de ma confiscation de mon enterrement de vie de jeune fille qu'il avait réussi à me pourrir... Et ensuite la présence d'Albert sur mes réseaux avait déjà réussi à rendre hystériques plusieurs personnes qui ne me considéraient jamais avant. Je voyais bien qu'en gardant un milliardaire dans ma liste d'amis je mettais en péril tout mon projet, tout ce vers quoi j'avais marché et payé cher, tout ce que je voulais faire ne serait pas possible avec Albert. J'aurais aimé beaucoup le garder et continuer à avancer dans cette rencontre hors norme, mais en concurrence j'avais mon projet, ma promesse d'enfant, ma promesse aux enfants, mon objectif de vie, tout ce que j'étais était en confrontation avec la présence d'Albert sur mes réseaux.

Et Dieu m'a aidé et m'a donné la force de le supprimer. Je me souviendrais toujours... Je tournais dans la Maison, je tournais dans ma tête, je me donnais de la force et du courage... C'est débile de faire ça pour quelqu'un qu'on ne connait pas, mais Albert avait déjà tout ce que je voulais, il était tout ce que je voulais et je devais lui dire non, parce que je me le devais. Je me souviens de mon doigt qui va vers le téléphone... Il fallait que je choisisse entre un homme qui était tout ce que j'ai toujours cherché et tout  ce que moi seul pouvait faire pour l'enfant que j'ai été et ceux qui viennent après. Pour les autres... Je sais que c'est bizarre aujourd'hui de dire qu'on a fait tout ça pour les autres, mais je m'en fous, c'est le cas. J'ai fait tout ça pour les autres. Pour l'amour de Dieu et des enfants. Pour l'amour de moi, enfant...

J'ai eu cette brillante idée de lui envoyer un bout de livre pour lui ouvrir un bout de porte et comme pour me faire pardonner... Je lui envoyais un mail en même temps que je le supprimais de ma liste d'amis... Je voulais lui dire, regarde, tu n'es pas là, mais je suis là... Ce bout de livre ne disait absolument rien de mon projet... Qu'est ce que j'aurais pu lui dire ? Je vais rentrer dans la précarité d'une mère au foyer isolée avec mes deux tout petits bébés et toi tu me gênes ? Comment on explique ça ? Qui va croire que quelqu'un peut faire ça ?

J'étais comme saoule. J'étais en colère. En colère contre lui de m'avoir privé de ma dernière occasion de m'amuser et d'être aimé. En colère contre moi d'être rentré dans ce délire alors que je savais ce qui m'attendait, en colère contre tout le monde de devoir le laisser.

Il cliquait sur mes liens et à chaque fois qu'il faisait ça, en réalité, ce que les autres voyaient c'est un milliardaire qui me soutenait ! C'est exactement ce que je fuyais... Je voulais y aller seule, le faire seule, réussir seule... Je voulais montrer que c'est possible.

Et il m'a bloqué.

Je ne suis pas bien sûr qu'Albert et moi ayons déjà passait une journée l'un sans l'autre en 4 ans depuis. Parce qu'Albert est là chaque jour pour moi. Je l'ai gardé.

J'ai écrit mon livre avec lui, pour me motiver... J'ai élever mes enfants avec lui et j'adore tellement dire ça parce qu'il faut nous voir vivre à la Maison, entendre mes filles parler d'Albert pour savoir que c'est vrai. Il n'a jamais mis un pied à la Maison et pourtant il y a bien sa place. A côté de Lulu... En face de Rosélina.

Au début, j'ai continué à vouloir lui montrer comme ce n'est pas possible, entre lui et moi et lui m'a montré comme ce n'est pas possible entre lui et moi... Mais en réalité, à chaque fois que j'ai mis une condition à notre relation, Albert m'a montré qu'il était capable de la remplir et de se dépasser en me faisant me dépasser...

Cette relation est beaucoup construite autour du dépassement de soi, de ses préjugés...

J'ai gardé Albert parce qu'il répondait toujours à toutes les caractéristiques que je voulais.

J'ai continué à garder Albert parce que là où tout le monde a bien profité de mon ignorance pour me baiser en me faisant faire de la merde, lui m'a expliqué par sa simple existence, tout ce que les autres me cachaient.

Bien sûr qu'il m'a menti. Mais quand je comprenais pourquoi, ça me faisait encore plus l'aimer. Je suis toujours revenue vers Albert encore plus douce que la furie que j'étais quand j'avais envie de le tuer en comprenant pourquoi il faisait ce qu'il faisait... Et petit à petit, j'ai regardé autour de moi et j'ai vu... La paix.

Albert m'a donné la vie et puis l'amour, m'a entouré de joie, m'a fait danser et m'a fait construire moi même : ma paix.

Je sais qu'au yeux de tous et même parfois aux yeux d'Albert, je suis ridicule dans mon hlm, mon rsa et mes cheveux toujours un peu dépeignés... Mais je sais aussi comme c'est sublime de me voir vivre en paix avec mes bébés, de me voir rester debout, aimante, devenir une peste qui l'a bien mérité...

Avant Albert, personne ne m'avait jamais expliqué comment tout ça marchait et j'aurais pu me faire bien avoir encore longtemps.

J'ai passé 4 ans à vivre le plus bel amour de toute ma vie. Je ne sais pas à qui je le dois, je ne sais pas si ça a existé, mais je sais que, moi, ce Albert Levy, je l'ai aimé si fort... Je sais que c'est très difficile de voir Albert avec d'autres femmes et que j'en meurs parfois... Mais avec tout ce qu'Albert m'a amené, avec tout ce qu'il a porté avec moi et marché à mes côtés, si demain il décide de baiser sa mère, je lui tendrais un mouchoir à la fin pour s'essuyer. On peut me dire tout ce qu'on veut sur qui a été Albert Levy, ce ne sera jamais quelque chose qui me fera oublier tout ce qu'il m'a apporté.

Ce qu'il a été avec les autres, je le pense sincèrement, ne peut être qu'effacer avec tout le bien qu'il a fait à mes enfants et à moi et donc par ricochet à tout le monde pour qui moi je me battais.

Récemment, il y a quoi... 2 jours ? J'ai remarqué que Albert est vieux... Oui... Je suis un peu spéciale moi quand je ne veux pas voir tu peux t'agiter comme tu veux je ne vais pas te regarder... Et puis il faut dire qu'il ne m'a pas très bien montrer non plus hein, à ma décharge... J'en ai été très fâchée.

Parce qu'on m'a déjà fait le coup du vieux qui se révèle seulement quand je suis bien accrochée et je ne pensais pas que ça me le referait... Et puis parce que... Parce que je devenais la non-blanche amoureuse non seulement d'un juif, mais en plus d'un vieux juif riche, putain de bordel de merde. Il m'a assomé. Là il m'a tué.

J'avais accepté l'argent, j'avais accepté la religion, j'avais accepté les affaires, même les filles, bon, pas vraiment, mais j'étais prêtes à apprendre à tuer... Mais là. C'est comme si j'arrivais en fin de courses en pensant avoir gagné. C'est terrible à traverser.

J'ai travaillé dur pour que mon travail soit mon travail, pour que mes réussites soient mes réussites, j'avais l'impression géniale d'avoir réussi ce que je voulais et que je pourrais bientôt me retourner vers Albert et lui dire "tu vois tout ce que j'ai fait !!!" fière et heureuse et alors que je commençais à ouvrir la bouche victorieuse, il m'a montré ses rides et le poids de tout ce que j'ai sacrifié... J'ai sacrifié mes plus belles années avec Albert. Les dernières années de la jeunesse d'Albert, je les ai sacrifié avec lui chaque jour dans mon coeur à mes côtés. On aurait pu s'aimer si fort et vivre comme des dingos et moi j'ai tout bousillé...

L'âge d'Albert, si j'avais su... Je ne sais pas. Je me dis juste que c'est un prix cher a payé. Je suis en face du fait qu'un jour Albert va mourir et me laisser et que déjà, aujourd'hui, ça me donnera envie de crever, alors si on s'aime plus encore, je serais dans le pire enfer où même mourir ne suffira jamais.

Même les maîtresses d'Albert font partie de ma belle histoire... Pendant que je les détestais, je l'aimais...

Je n'ai pas le choix d'aimer ou pas Albert. Je ne l'ai jamais eu en vérité... Je ne peux pas ne plus l'aimer parce qu'il a fait ceci ou cela. Parce qu'Albert est mon amour. Je lui ai donné. Il a hérité de tout l'amour qu'il me restait et je ne vais pas le reprendre ou recommencer à en recréer, ce n'est pas quelque chose de possible. Ce serait comme reprendre mon amour à un de mes enfants. Albert fait partie de moi, il est mon amour, qui marche à côté de moi. C'est parce qu'il est Albert que j'aime.

Alors pourquoi Albert ?...

Parce que tout était fait pour. 


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